Augmentation alarmante de l’obésité chez les jeunes dans le monde
L’obésité chez les enfants et adolescents a considérablement augmenté ces dernières années, devenant la principale forme de malnutrition chez les 5-19 ans dans le monde, devant la sous-alimentation, selon un rapport alarmant de l’UNICEF publié mardi. En 2022, 8 % des jeunes dans cette tranche d’âge souffraient d’obésité, un chiffre qui a plus que doublé depuis 2000, lorsque ce taux s’élevait à 3 %, rapporte TopTribune.
La montée de l’obésité est particulièrement préoccupante, car elle est associée à des problèmes de santé graves tels que le diabète et certains types de cancers, ainsi qu’à des troubles psychologiques comme l’anxiété et la dépression. Les statistiques révèlent que le nombre d’enfants et d’adolescents atteints de ce problème a doublé, passant de 194 millions à 391 millions entre 2000 et 2022.
L’UNICEF souligne qu’aujourd’hui, le problème de la malnutrition ne se limite plus à un manque de nutrition : « Aujourd’hui, lorsque nous parlons de malnutrition, nous ne faisons plus uniquement référence aux enfants présentant une insuffisance pondérale », a déclaré Catherine Russell, directrice de l’agence onusienne. « L’obésité est un problème de plus en plus préoccupant qui peut avoir des répercussions sur la santé et le développement des enfants. » La prévalence de l’insuffisance pondérale a légèrement diminué, passant de 13 % à 10 % entre 2000 et 2022, mais cela ne compense pas l’augmentation de l’obésité.
Un environnement propice à l’obésité
Les experts mettent en avant un environnement toxique créé par l’industrie des aliments ultratransformés, qui privilégie les profits au détriment de la santé des jeunes générations. Selon Katherine Shats, l’un des auteurs du rapport, « les enfants sont bombardés par le marketing alimentaire malsain », même dans les écoles, où ils sont exposés à des boissons sucrées et à des snacks pauvres en nutriments. Les produits malsains, souvent moins chers que les aliments frais, remplacent progressivement les fruits et légumes dans les régimes alimentaires.
Les conséquences de cette évolution ne se limitent pas aux pays développés. L’écart entre les taux d’obésité dans les nations riches et pauvres se réduit, avec des hausses significatives observées dans certaines îles du Pacifique telles que Nioué (38 %), les îles Cook (37 %) et Nauru (33 %). En parallèle, certains pays font face à une double peine, où la sous-nutrition et l’obésité coexistent, exacerbée par l’acheminement de nourriture peu nutritive dans les zones de crise humanitaire, comme l’a noté Shats.
Appel à des politiques urgentes
Catherine Russell appelle à des politiques immédiates pour remédier à cette situation, soulignant qu’il est « urgent d’instaurer des politiques qui aident les parents et les personnes s’occupant d’enfants à accéder à des aliments nutritifs et sains ». L’UNICEF exhorte les gouvernements à mettre en place des mesures contraignantes, telles que des restrictions sur la publicité de produits malsains, des taxes sur les boissons sucrées, un meilleur étiquetage des aliments et des politiques destinées à réorienter le système agroalimentaire vers la production d’aliments frais.