Le président syrien Ahmad al-Sharaa s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies dans un contexte de tensions internes
Lors de son discours cette semaine à l’Assemblée générale des Nations Unies, le président syrien Ahmad al-Sharaa renforcera la reconnaissance de son gouvernement, alors que la situation en Syrie reste fragile, rapporte TopTribune.
Le parcours d’al-Sharaa, ancien leader d’al-Qaïda en Syrie, a pris un tournant inattendu après sa nomination en tant que président de facto en janvier 2025, suite à l’effondrement des forces gouvernementales face à une offensive menée par Hayat Tahrir al-Sham. Ce renversement a conduit à l’évasion de l’ancien président Bashar al-Assad vers Moscou. Bien que le nouveau gouvernement d’al-Sharaa ait accueilli des délégations internationales et gagné en légitimité sur la scène mondiale, la dynamique interne du pays reste préoccupante.
En effet, le soutien international dont bénéficie al-Sharaa ne doit pas inciter son gouvernement à imposer une domination sur une Syrie encore profondément divisée. À peine dix mois après le renversement d’Assad, al-Sharaa fait face à des défis majeurs pour stabiliser un pays aux réalités complexes, où de nombreuses communautés minoritaires expriment des craintes quant à leur avenir.
Les mois écoulés ont vu al-Sharaa s’orienter vers l’extérieur pour asseoir sa légitimité, mais à l’intérieur, son autorité est contestée. Les élections parlementaires prévues pourraient ne pas permettre une représentation véritablement inclusive. Malgré son éloignement du projet al-Qaïda, al-Sharaa représente ainsi une vision politique sunnite, laissant de nombreux Syriens inquiets de leur place dans ce nouveau paysage politique.
Parallèlement, la situation économique en Syrie reste désastreuse, exacerbée par des années de guerre et des sanctions internationales. Le gouvernement d’al-Sharaa revendique des investissements étrangers, mais ceux-ci nécessiteront du temps avant de bénéficier à la population syrienne. Alors que la lutte pour le contrôle territorial se poursuit, les tensions entre les différents groupes sont à un niveau critique, avec des répressions violentes qui ont eu lieu sur la côte syrienne et ailleurs.
Alors qu’al-Sharaa plaide pour un allègement des sanctions et un soutien international au sein de ce qu’il considère comme une Syrie unifiée, l’assemblée des Nations Unies cette semaine pourrait accueillir son message, mais la communauté internationale doit rester vigilante. Le risque d’une nouvelle instabilité plane si la réalité des abus commis par le régime n’est pas prise en compte dans les discussions futures.