Le Paris Saint-Germain est devenu le deuxième club français à soulever la Ligue des champions, trente-deux ans après l’Olympique de Marseille.
/2025/06/02/000-48up4dd-683dcb922ddb7653031328.jpg)
Le PSG et le foot français sur le toit de l’Europe ? Sacré champion après sa large victoire face à l’Inter Milan en finale de Ligue des champions à Munich, samedi soir, le PSG s’est enfin placé au sommet de l’Europe. Une réussite qui met la lumière sur le club de la capitale, mais aussi la Ligue 1 et le football français. Quelles retombées économiques, et sur le plan de l’attractivité, les autres équipes pourraient-elles espérer ?
« On ne peut pas dire que c’est une mauvaise nouvelle, c’est une bonne nouvelle, ça met le championnat de la Ligue 1 sur le devant de la scène, comme image c’est bien. Après, pour voir les retombées économiques, on n’en est pas encore là », pose Luc Arrondel, économiste spécialisé dans le sport. Son confrère Christophe Lepetit se montre plus mesuré : « Peut-être qu’à la marge ça peut jouer sur le fait que ça réoriente un peu les regards internationaux vers la France, et que ça puisse susciter un petit regain d’intérêt des entreprises françaises pour sponsoriser des clubs ou investir dans le football, mais je suis très réservé sur la potentialité d’avoir un effet structurel de cette victoire du PSG. »
Droits télé et revenus commerciaux de la LFP
Pour Luc Arrondel, le principal effet que pourrait avoir le succès parisien sur les autres clubs du championnat se situe « au niveau de la Ligue de football professionnel, autour des droits télé et des revenus commerciaux de la Ligue ». « Si ça permet à la Ligue de négocier à la hausse ses revenus commerciaux et ses droits télé, et s’il y a une politique de régulation, c’est-à-dire au profit des plus petits clubs, oui, il y aura un impact […] C’est surtout à ce niveau-là que ça peut se jouer », approfondit-il. Dimanche, lors de la journée de célébrations à Paris, la ministre des Sports Marie Barsacq avait ainsi insisté sur le fait que la victoire parisienne pourrait « faire ruisseler des moyens sur le football français, jusque dans le foot amateur ».
« Le problème des droits télé, c’est qu’il n’y a pas de concurrence entre diffuseurs qui sont intéressés pour acheter les droits du football français. La victoire du PSG ne va pas subitement relancer la concurrence », relativise Christophe Lepetit. Mais pourrait permettre de lancer une communication positive autour du projet de nouvelle chaîne de la LFP : « C’est une façon de parler plus positivement du football, ça peut permettre d’enclencher un cycle plus positif de communication et d’avoir un petit engouement supplémentaire. »
Ce ruissellement pourrait aussi s’opérer par l’intermédiaire des transferts sur la scène nationale, si le PSG utilise les gains de son aventure européenne pour faire son marché chez d’autres clubs français. Ces deux dernières années, le PSG s’est notamment acquis les services de Bradley Barcola, en provenance de l’OL pour 45 millions d’euros (+5 de bonus). « Il faudra voir si le PSG décide d’investir cinq, dix, quinze, vingt, quarante, cinquante millions d’euros sur un très fort potentiel français, et là, il pourrait y avoir un effet en cascade, puisque l’argent investi par le PSG pour acheter ce joueur-là pourrait être réinvesti sur plusieurs joueurs et donc générer cet effet de ruissellement dans l’économie du football français », explique Christophe Lepetit.
Dans cette idée, tous les clubs français engagés en Ligue des champions cet été, et bénéficiaires de gains records « atteignant près de 400 millions d’euros contre 285 millions la saison passée et 220 millions il y a deux ans », selon le président de la LFP Vincent Labrune, pourraient avoir un impact. Pour Christophe Lepetit, « des clubs comme Lille ou Monaco pourraient utiliser une partie de cet argent largement supplémentaire perçu au niveau des compétitions européennes pour investir sur des joueurs, il peut y avoir ici un petit effet de ruissellement, mais il faudra voir si ce sera vraiment le cas. »
« L’ensemble de la Ligue 1 gagne en attractivité, en crédibilité et en visibilité »
Au-delà de l’aspect économique, la victoire parisienne pourrait aussi rejaillir sur l’ensemble du football français sur le plan de l’attractivité à l’étranger. « Ce succès dépasse le cadre parisien et rejaillit sur l’ensemble de la Ligue 1, qui gagne en attractivité, en crédibilité et en visibilité sur la scène internationale », a notamment réagi Vincent Labrune, dans un communiqué partagé peu après la finale. « En termes de renommée internationale ça peut avoir un impact, on peut arrêter de prendre la Ligue 1 un peu de haut », estime Luc Arrondel, même si pour lui, la Ligue 1 ne joue pas dans la même catégorie que les autres grands championnats : « Ce n’est pas le Big 5, c’est le Big 4+1, la Ligue 1 est devenue une Ligue un peu secondaire. »
Mais avant de penser à la Ligue, le grand gagnant de cette réussite sur le plan économique et de l’image est forcément Paris. « Je pense que les premiers bénéficiaires de cette victoire, ça va être avant tout le Paris Saint-Germain, puisqu’il a dans ses contrats, de sponsoring notamment, des bonus qui peuvent se déclencher en fonction des performances atteintes », analyse Christophe Lepetit. « Certains des contrats vont permettre au PSG d’encaisser des revenus supplémentaires par rapport à ce qui avait été budgétisé, ou par rapport à ce qui aurait été le cas si le PSG n’avait pas gagné. » De quoi faire rêver le reste du football français.