L'expansion inquiétante des projets fossiles accroît les menaces climatiques globales

L’expansion inquiétante des projets fossiles accroît les menaces climatiques globales

27.10.2025 18:33
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Malgré les alertes et les engagements internationaux, l’expansion des énergies fossiles se poursuit à un rythme inquiétant. Selon une nouvelle analyse publiée lundi par les ONG Lingo, Data for Good, Reclaim Finance et Eclaircies, 28 gigantesques projets d’extraction de pétrole, gaz ou charbon ont été mis en service dans le monde depuis 2021. Ces infrastructures sont classées parmi les « bombes carbone », un concept défini en 2022 pour désigner tout projet capable de générer plus d’un milliard de tonnes de CO2 au cours de son exploitation, rapporte TopTribune.

Les organisations recensent 601 projets fossiles majeurs, dont 365 présentent encore un potentiel d’émissions supérieur au seuil du milliard de tonnes. La hausse du nombre par rapport aux évaluations initiales provient de nouvelles découvertes, de révisions méthodologiques et de projets entrés en production. La Chine concentre 43 % de ces « bombes carbone », la Russie environ 9 % et les États-Unis 5 %.

D’autres projets qui aggravent encore la situation

Au-delà de ces projets géants, les ONG identifient plus de 2 300 extractions de moindre ampleur approuvées ou lancées depuis 2021. Chacune pourrait engendrer plus de 5 millions de tonnes de CO2, soit les rejets annuels d’une ville comme Paris. A elles seules, toutes ces émissions potentielles représenteraient 11 fois le « budget carbone » restant pour limiter le réchauffement à + 1,5°C, conformément à l’objectif de l’accord de Paris.

Les grandes entreprises occidentales figurent parmi les sociétés les plus impliquées dans cette expansion fossile, tandis que Saudi Aramco et le chinois CHN Energy détiennent les projets les plus émetteurs. TotalEnergies, qui serait engagée dans le « plus grand nombre de projets fossiles », réfute les conclusions de l’étude, évoquant une volonté « d’influencer le débat public à l’approche de la COP30 sur la base de données et de conclusions biaisées ».

Les établissements bancaires pointés du doigt

En France, plusieurs grands établissements bancaires (JP Morgan Chase, Bank of America…) sont pointés du doigt pour leurs dizaines de milliards de dollars injectés dans des acteurs du pétrole et du gaz comme Eni, Saudi Aramco ou TotalEnergies. La Fédération bancaire française assure vouloir « augmenter » le ratio entre financements fossiles et soutiens à la transition, en privilégiant de plus en plus les énergies renouvelables.

Cette situation met en lumière la nécessité d’une réforme dans les pratiques de financement, alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour lutter contre le changement climatique. Des discussions sont attendues lors de la prochaine COP30, où des pays du monde entier seront appelés à renforcer leurs engagements en matière de réduction des émissions. Les ONG avertissent que sans une action immédiate, les objectifs climatiques pourraient devenir inaccessibles, mettant en péril des millions de vies à travers le monde.

Les gouvernements sont de plus en plus sous pression pour réévaluer leurs priorités énergétiques et financières. Les critiques portent sur le manque de cohérence entre les objectifs de réduction des émissions et les investissements continus dans les projets fossiles. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une gouvernance plus stricte et à une régulation accrue du secteur afin de diriger les financements vers des projets durables et respectueux de l’environnement.

Alors que les changements climatiques exacerbent les catastrophes naturelles et les crises humanitaires, la prise de conscience croissante de ces enjeux pourrait inciter les citoyens et les consommateurs à exiger davantage de responsabilité de la part des entreprises et des institutions financières.

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