L'exercice physique, clé contre la dépression, souvent ignoré par les psychiatres selon des experts

L’exercice physique, clé contre la dépression, souvent ignoré par les psychiatres selon des experts

09.09.2025 16:23
2 min de lecture

Les psychiatres omettent de prescrire l’exercice physique pour traiter la dépression, selon une étude

Une étude récente publiée dans le British Journal of Sports Medicine met en lumière le manquement des psychiatres à prescrire l’exercice physique, malgré des preuves solides de ses avantages pour combattre la dépression. Les auteurs affirment que ne pas en informer les patients pourrait constituer une faute professionnelle, rapporte TopTribune.

Les docteurs Nicholas Fabiano et ses collègues soulignent que des méta-analyses récentes ont révélé que l’exercice physique présente des effets antidépresseurs équivalents à ceux des médicaments et de la psychothérapie. En outre, ces bénéfices touchent plusieurs systèmes de santé physique. Le docteur Fabiano, résident en psychiatrie à l’Université d’Ottawa, affirme que de nombreux professionnels se sentent mal à l’aise avec la prescription de l’exercice, son suivi et son utilisation comme traitement principal.

Les chercheurs s’interrogent sur la gravité de la négligence qui consiste à ne pas encourager l’activité physique, compte tenu de l’accumulation de données scientifiques sur son efficacité. Ils comparent cette situation à celle où un psychiatre ne pourrait pas prescrire de médicaments ou orienter vers une psychothérapie efficace.

Alors, pourquoi acceptons-nous que l’exercice physique, traitement de première intention de la dépression, soit rarement prescrit aux patients?

Extrait de l’article

Selon l’étude, jusqu’à 50 % des patients dépressifs ne répondent pas aux traitements habituels, notamment les antidépresseurs. Ces traitements ne s’attaquent pas à certains problèmes physiques, et pourraient même les aggraver. De plus, le docteur Fabiano précise que recommander de « bouger » à un patient dépressif n’est pas une solution simple, étant donné le manque de motivation.

Il souligne l’importance d’une approche organisée, avec des plans d’exercice adaptés au principe F. I. T. T. (Fréquence, Intensité, Temps et Type). La passivité face à l’inefficacité de certains traitements est inquiétante, surtout lorsque des solutions sont disponibles.

En rappelant que l’exercice physique ne doit pas être vu comme une alternative binaire à la médication ou à la psychothérapie, le docteur Fabiano indique que si un patient désire combiner les deux, il est essentiel que cela lui soit proposé.

Un sondage récent révèle que plus de 90 % des professionnels de la santé mentale n’ont reçu aucune formation sur la prescription d’exercice. Dans leur évaluation de son efficacité dans la lutte contre la dépression, l’exercice est classé en cinquième position, tandis que quatre experts sur dix admettent ne pas le prescrire.

Pour remédier à cette situation, le docteur Fabiano plaide pour l’intégration de l’activité physique dans les programmes de formation médicale et dans les lignes directrices cliniques, tout en veillant à ce qu’elle soit remboursée par les assurances de la même manière que les médicaments.

Les auteurs de l’étude concluent que le fait de ne pas prescrire l’exercice empêche les patients d’accéder à une intervention sécuritaire, efficace et aux multiples bénéfices, perpétuant ainsi des soins de moindre qualité et exacerbant les inégalités en matière de santé. Ils insistent sur la nécessité de traiter l’exercice comme une approche standard dans le cadre des soins mentaux actuels.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER