L'examen du budget de la Sécurité sociale pour 2026 face à des économies massives et des tensions politiques

L’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2026 face à des économies massives et des tensions politiques

27.10.2025 09:14
2 min de lecture

À partir de lundi, l’Assemblée nationale examinera le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, qui prévoit des économies considérables pour réduire le déficit à 17,5 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025, rapporte TopTribune.

Initialement prévu jeudi, cet examen a été retardé afin d’intégrer la suspension de la réforme des retraites, proposée par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, pour éviter la censure des socialistes. Le gouvernement a déposé une « lettre rectificative » qui intègre cette suspension jusqu’à janvier 2028 de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ainsi que le relèvement du nombre de trimestres requis pour une pension à taux plein.

Les retraites au cœur du débat

Cette question dominera les discussions. Lundi, les Républicains proposeront d’annuler cette suspension, tandis que les socialistes demanderont l’intégration des carrières longues. Si l’Assemblée valide la suspension, le Sénat, contrôlé par la droite et les centristes, rétablira la réforme des retraites, a déjà averti le président de la chambre haute, Gérard Larcher.

Le coût de cette suspension est estimé à 100 millions d’euros en 2026 et à 1,4 milliard d’euros en 2027. Pour la financer, les options retenues, telles qu’une mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, suscitent déjà des controverses. Le projet de budget de la sécurité, proposé par le gouvernement Lecornu 2, impose une rigueur financière exceptionnelle.

Des économies drastiques

L’exécutif prévoit de limiter l’augmentation des dépenses de l’Assurance maladie à 1,6 %, alors qu’elles augmentent naturellement de 4 % chaque année, en raison du vieillissement de la population. Il table sur sept milliards d’euros d’économies en santé, dont beaucoup seront douloureuses.

Des mesures ciblent directement les malades : hausse des franchises, remboursement réduit chez les dentistes, et limitation de la durée initiale des arrêts maladie. France Assos Santé estime que ce projet est « profondément injuste et inefficace ». D’autres propositions controversées incluent une taxation supplémentaire des complémentaires santé, des cotisations patronales sur les tickets-restaurant et une surtaxe sur les dépassements d’honoraires des médecins. Les fédérations hospitalières jugent que c’est « la pire cure d’économies depuis les années 2010 ».

Le gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL…) en 2026, pour réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies, devrait également provoquer des débats animés.

Temps limité

Mardi dernier, plusieurs ministres (Santé, Comptes publics, Travail, Solidarités) se sont exprimés devant les députés en commission des Affaires sociales, répondant à une série de questions et critiques sur ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ils ont qualifié ce projet de « copie de départ », affirmant que « le débat est ouvert » et que la version finale sera « bien différente », tout en insistant sur la nécessité de maîtriser les dépenses et de « responsabiliser » tous les acteurs.

Au total, 1.575 amendements ont été déposés concernant ce texte, qui représente près de 680 milliards d’euros de dépenses, un montant supérieur au projet de budget de l’État, selon le décompte de l’Assemblée. Les débats devraient s’achever en commission vendredi prochain, avant que le texte n’arrive en séance plénière le 4 novembre, avec un vote prévu le 12, avant sa transmission au Sénat.

Comme pour le projet de loi de finances, dont les discussions ont débuté il y a une semaine, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce texte. Cet exercice s’annonce complexe, car les désaccords entre les différentes forces politiques sont profonds et le temps imparti est limité.

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