L'État et les algues vertes mis en cause dans le décès d'un homme

L’État et les algues vertes mis en cause dans le décès d’un homme

24.06.2025 13:44
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Les algues vertes représentent un danger significatif. Elles mettent en péril non seulement la faune, comme les sangliers et les chevaux, mais affectent également la biodiversité générale. Leur impact sur la santé humaine ne doit pas être sous-estimé. La mort tragique de Jean-René Auffray en 2016, survenue dans une zone envahie d’algues vertes, a révélé cette réalité, et depuis cette date, l’État français a tenté d’éviter la responsabilité, rapporte TopTribune. Bien que ce joggeur de 50 ans ait été asphyxié en raison des émanations d’hydrogène sulfuré provenant de l’accumulation d’algues en décomposition, la reconnaissance officielle de cette cause par la justice a tardé. Récemment, la cour administrative d’appel de Nantes a rendu un jugement favorable à la famille d’Auffray, établissant la responsabilité de l’État dans cette tragédie, une reconnaissance bienvenue pour ceux qui se battent pour faire la lumière sur ces enjeux environnementaux depuis près d’une décennie.

L’affaire a commencé lorsque le corps de Jean-René a été rapidement enterré puis exhumé sous la pression d’associations soucieuses des algues vertes, suspectées d’être la cause de son décès. Bien que l’autopsie ait confirmé qu’il était en bonne santé avant son décès d’une insuffisance respiratoire, le lien entre sa mort et les algues n’a pas pu être clairement établi en raison du délai de l’examen, effectué seulement deux semaines après les faits. En 2022, les demandes d’indemnisation de la famille avaient été rejetées par le tribunal administratif de Rennes, qui ne pouvait établir de lien direct. La récente décision de la cour d’appel annule cette évaluation.

Un décès lié à une intoxication

Le tribunal a déterminé que l’État avait failli à ses obligations en matière de réglementation pour protéger les eaux de la pollution d’origine agricole, notamment en Bretagne, où cette situation des algues vertes est alarmante. Dans son communiqué, la cour souligne que ces pollutions sont la raison principale de la prolifération des algues vertes. Ainsi, elle a retenu la responsabilité de l’État dans cette affaire.

La cour a affirmé, s’appuyant sur des preuves non présentées lors des précédentes procédures, que la mort de Jean-René Auffray, causée par un œdème pulmonaire massif et brutal, ne pouvait être expliquée que par une intoxication aiguë due à l’inhalation d’hydrogène sulfuré à des concentrations létales. Bien que le préjudice subi par la famille soit reconnu et partiellement indemnisé, la cour a noté que la victime s’était exposée à des risques en se rendant dans cet estuaire, que les associations environnementales qualifient de « vallée de la mort ». L’État a été condamné à verser près de 350 000 euros à ses proches.

« Pour la première fois, une juridiction française établit un lien entre la mort d’une personne et la négligence de l’État dans les affaires liées aux algues vertes », a commenté l’avocat de la famille, Me François Lafforgue. Il a également souligné que l’État doit maintenant prendre des mesures effectives pour agir contre ce problème. La Cour des comptes a, à plusieurs reprises, averti l’État français de l’urgence d’une réponse robuste pour réduire les pollutions qui favorisent la prolifération des algues vertes. L’activité agricole, en particulier l’élevage, demeure le principal contributeur à cette pollution par les nitrates.

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