Cinq immigrés ont été expulsés de force des États-Unis vers l’Eswatini, un pays avec lequel ils n’avaient aucun lien. Pris de court, ce petit royaume d’Afrique australe réclame désormais des centaines de millions de dollars à Washington, rapporte TopTribune.
Des expulsions inattendues
En cherchant à accélérer les expulsions de détenus étrangers, Donald Trump a entraîné une crise avec l’Eswatini, anciennement le Swaziland. Ce royaume de 1,2 million d’habitants a découvert via les réseaux sociaux l’arrivée inattendue de cinq hommes expulsés des États-Unis en juillet dernier. Selon une enquête du New York Times, aucun des expulsés n’avait de liens légaux, familiaux ou nationaux avec l’Eswatini.
La demande de compensation
Cet incident suit une décision de la Cour suprême américaine, prise en juin, qui permet le renvoi de détenus vers des pays tiers. Washington a immédiatement saisi cette opportunité, et il semblerait que cette opération soit la première dans ce cadre, selon The Independent. À Mbabane, la capitale de l’Eswatini, le gouvernement local a exprimé sa colère, déclarant n’avoir jamais été informé officiellement de ces expulsions. Il exige désormais une compensation financière « substantielle », pouvant atteindre 500 millions de dollars (430 millions d’euros). Une tournure inattendue dans cette affaire a été révélée par le New York Times, indiquant que l’Eswatini était ouvert à accueillir jusqu’à 150 expulsés supplémentaires contre plus de 10 millions de dollars, transformant ainsi cette contrainte en opportunité financière.
Inquiétudes des ONG
Cet échange potentiel soulève des préoccupations parmi les organisations non gouvernementales. Amnesty International a souligné le bilan préoccupant en matière de droits humains dans ce pays, marqué par des emprisonnements d’opposants, la censure des journalistes et la maltraitance des détenus. Les cinq hommes expulsés sont toujours détenus deux mois après leur arrivée en Eswatini.
Parmi ces expulsés se trouve un Jamaïcain, installé aux États-Unis depuis près de cinquante ans. Arrivé avec une carte verte en 1976, cet homme avait été condamné pour meurtre, mais avait réussi à se réhabiliter et à reconstruire sa vie avant d’être soudainement renvoyé. Officiellement, l’Eswatini n’était censée être qu’un point de transit avant leur retour dans leurs pays d’origine, mais aucune démarche n’a été effectuée depuis leur arrivée.