Un Jeep Compass abandonné, rempli de déchets, se trouve dans les rues de Montréal, un témoignage troublant de vie non réclamée. Malgré le mystère pesant sur les raisons de cet abandon, le directeur de Remorquage Météor, Serge Landry, attire l’attention sur le sérieux problème que posent ces véhicules laissés à l’abandon, rapporte TopTribune.
Des centaines de véhicules non réclamés occupent l’espace des fourrières, créant un fardeau pour les entreprises de remorquage. Landry déclare : « On est en grande partie la poubelle de la ville. » Malgré la présence de voitures en bon état, leur collection ne génère aucun revenu.
Le Jeep Compass est resté 142 jours dans la cour de Remorquage Météor, située au croisement des boulevards Saint-Michel et Industriel. À proximité, une Tesla intacte est présente depuis 156 jours.
Un état similaire s’observe avec une Kia Soul en bon état et remplie de biens personnels, et des véhicules comme une Nissan accumulant des contraventions, tous symboles de l’augmentation des abandons dans la province. Les professionnels estiment que le nombre de véhicules laissés à l’abandon a crû, passant de 17 000 en 2019 à 21 000 cette année, selon le PDG de l’Association des professionnels du dépannage du Québec (APDQ), Réjean Breton.
Des véhicules variés laissés à l’abandon
L’augmentation se dirige également vers les camions et semi-remorques en détresse. Pendant l’hiver dernier, la fourrière a géré 14 camions de déménagement abandonnés dans Saint-Léonard, témoignant d’une problématique croissante de véhicules délaissés.
Breton souligne que beaucoup de propriétaires ont acquis de nouveaux véhicules durant la pandémie, mais avec une réalité économique difficile, bon nombre d’entre eux choisissent d’abandonner leurs véhicules à cause de réparations coûteuses ou d’une absence d’assurance.
Cette négligence entraîne des complications, car le ramassage des véhicules abandonnés est administrativement complexe, nécessitant jusqu’à 200 jours avant leur élimination. Cela a amené les entreprises de remorquage à envisager de ne pas renouveler leurs contrats d’exclusivité avec les autorités policières.
L’APDQ est en pourparlers avec le ministère des Transports pour rechercher des solutions, demandant des compensations pour les véhicules non réclamés qui pourraient ensuite être imputées aux propriétaires fautifs, soulignant la nécessité d’une responsabilité plus grande de la part des propriétaires de véhicules.
La situation des véhicules abandonnés est une préoccupation croissante pour la ville, dont les conséquences touchent à la fois les entreprises de remorquage et la sécurité de l’espace public, nécessitant une action concertée des autorités pour remédier à cette crise persistante.