Avertissement d’un général polonais sur l’escalade des activités clandestines
Le 16 novembre 2025, le général polonais Pawel Bieliavny a averti, dans une interview accordée à Gazeta Wyborcza, que les opérations de sabotage menées par les services russes et biélorusses vont s’intensifier. Selon lui, les « actions de sabotage » s’inscrivent dans une stratégie durable, les services russes conservant une expertise étendue, une forte mémoire institutionnelle et une connaissance précise de la Pologne. Il souligne que les failles de contrôle aux frontières ont permis l’entrée de personnes qui auraient dû être surveillées ou empêchées d’entrer, ouvrant la voie à des activités clandestines. Le général estime que la Russie a non seulement préparé la guerre contre l’Ukraine, mais aussi la possibilité d’exploiter la vulnérabilité sécuritaire de ses voisins, citant des « maisons ouvertes à tous », y compris aux espions russes, une situation décrite dans l’analyse de l’ouverture involontaire du territoire polonais aux réseaux russes.
Sabotages déjoués et intensification des opérations hybrides
Ces déclarations interviennent alors que plusieurs réseaux d’agents liés aux services russes ont été démantelés ces derniers mois. Fin octobre, les autorités polonaises ont mis au jour un complot visant à mener des attaques contre la Pologne et d’autres États membres de l’UE. Selon le parquet, une cellule opérant pour les services russes préparait l’envoi en Ukraine de colis contenant des matières explosives et incendiaires, destinées à exploser pendant le transport. Les enquêteurs affirment que ces opérations visaient à semer la peur parmi la population européenne et à fragiliser les États soutenant Kyiv. Les colis ont été interceptés à temps grâce à une action coordonnée des services de sécurité, empêchant une opération qui aurait pu provoquer une onde de choc politique dans toute l’Union européenne.
Une stratégie russe visant la peur, la désinformation et l’érosion de la confiance
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, Moscou a accru sa présence clandestine en Europe, utilisant le territoire des États membres de l’UE comme plateforme pour des opérations de déstabilisation. Ces actions incluent l’infiltration d’agents sous couverture, la manipulation d’opinions publiques par des campagnes psychologiques et l’exploitation de procédures légales, notamment en matière d’asile, pour contourner les contrôles. Le caractère structuré et durable de ces méthodes repose sur une compréhension approfondie des environnements locaux. Début novembre, l’État-major polonais a signalé une intensification des « opérations psychologiques contre l’Ukraine », visant à attiser la méfiance envers les réfugiés, amplifier les tensions sociales et fragiliser les relations polono-ukrainiennes. Ces pratiques s’inscrivent dans une campagne plus large cherchant à diviser le front occidental et à affaiblir la cohésion européenne.
La Pologne en première ligne face aux vulnérabilités européennes
La Pologne, devenue un hub essentiel pour l’assistance militaire, humanitaire et logistique à l’Ukraine, constitue une cible stratégique majeure pour les services russes. Moscou tente d’exploiter les flux migratoires, les mécanismes d’opposition au régime de Vladimir Poutine et les fragilités bureaucratiques pour infiltrer le territoire. Ces menaces mettent en évidence la nécessité de réévaluer les priorités en matière de sécurité nationale, notamment la protection des infrastructures critiques, le renforcement du contre-espionnage et l’amélioration des contrôles migratoires. Pour les partenaires occidentaux, cette situation souligne l’urgence de passer à un modèle de défense proactive, combinant cybersécurité, coordination inter-agences, surveillance renforcée des procédures d’asile et capacités d’analyse avancée pour identifier les réseaux d’influence opérant sous couvert légal. Les avertissements du général Bieliavny rappellent que la lutte contre les menaces hybrides exige une vigilance constante, un investissement soutenu et une adaptation structurelle des systèmes de sécurité.
