Les sénateurs approuvent en deuxième lecture la réforme du secteur audiovisuel public.

Les sénateurs approuvent en deuxième lecture la réforme du secteur audiovisuel public.

11.07.2025 18:43
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Adoption de la réforme de l’audiovisuel public par le Sénat

Le 11 juillet dernier, une fin de session agitée au Parlement a conduit les sénateurs à adopter, par un vote de 194 voix contre 113, la réforme de l’audiovisuel public. Cette décision a été prise après des débats qui ont été écourtés grâce à la procédure constitutionnelle du « vote bloqué », une stratégie du gouvernement qui a suscité la controverse, notamment de la part de l’opposition. Ce vote met un terme à la session extraordinaire du Parlement, qui reprendra ses travaux le 22 septembre, rapporte TopTribune.

La proposition de loi portée par Laurent Lafon (UDI) vise principalement à établir, à partir du 1er janvier 2026, une holding nommée France Médias, qui regrouperait France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel sous la direction d’un président-directeur général. Ce texte a été le dernier à être discuté à la chambre haute avant la suspension des travaux.

Alors que la chambre basse avait clos ses débats la veille, l’examen du texte au Sénat s’est déroulé dans un climat tendu, semblable à celui observé à l’Assemblée nationale. Face aux tentatives d’obstruction de la gauche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a déclaré que le gouvernement demandait un vote unique sur l’ensemble du texte, conformément à l’article 44 alinéa 3 de la Constitution. Cette méthode, peu fréquemment utilisée, vise à accélérer les discussions en ne permettant qu’un seul vote sur le texte global et les amendements retenus par le gouvernement.

Les débats précédents avaient été marqués par des interruptions fréquentes, des rappels au règlement et de nombreuses motions, démontrant ainsi le profond désaccord entre les groupes politiques. La gauche a exprimé ses craintes que cette réforme soit un moyen de renforcer le contrôle politique sur les médias publics et de réduire leur budget.

Après une suspension de deux heures, les discussions ont repris, avec des membres de la gauche dénonçant ce qu’ils qualifiaient de « coup de force démocratique ». L’ancienne ministre socialiste, Laurence Rossignol, a réclamé le respect des droits du Parlement tout en insistant sur l’importance de la liberté de la presse.

La version adoptée par les sénateurs, fruit d’un compromis entre la majorité sénatoriale et le gouvernement, a exclu de la holding France Médias Monde, conformément aux souhaits du gouvernement, tout en maintenant le volet lié à la « souveraineté » que Rachida Dati avait tenté de supprimer en commission à l’Assemblée nationale. Malgré l’opposition des syndicats et un calendrier parlementaire chargé, la ministre continue de défendre vigoureusement cette réforme.

Ces développements révèlent un climat de tensions croissantes au sein du Parlement, avec des implications significatives pour l’avenir des médias publics en France. La manière dont cette réforme sera mise en œuvre, ainsi que les réactions qu’elle suscitera au sein de la société, seront à suivre de près dans les mois à venir.

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