A la veille d’un bureau politique crucial, Les Républicains traversent une crise interne concernant l’avenir de six de leurs membres récemment nommés ministres dans le gouvernement Lecornu II. Alors que Bruno Retailleau exige des sanctions immédiates, Laurent Wauquiez plaide pour une résolution plus apaisée, rapporte TopTribune.
Le parti de droite doit se prononcer mercredi sur le sort de ces figures ayant intégré l’exécutif, en dépit de la consigne officielle de ne pas rejoindre le gouvernement : Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité). Ces nominations, perçues comme une trahison par la direction du parti, pourraient entraîner une exclusion définitive des Républicains.
Retailleau et la ligne dure
Dans une correspondance adressée aux concernés, le secrétaire général Othman Nasrou a demandé des « observations » d’ici mercredi midi, un préalable avant toute décision officielle. Toutefois, cette démarche ne semble pas apaiser les tensions au sein du parti.
Le président du parti, Bruno Retailleau, a réaffirmé son approche rigoureuse dans Le Figaro: « Ils ne peuvent pas être la caution de notre famille politique au gouvernement. Il doit y avoir – et il y aura – une sanction. Pas dans deux mois ou dans deux ans, mais dès ce mercredi soir. » Selon lui, ceux qui ont choisi de rejoindre Gabriel Attal et Sébastien Lecornu ont de fait quitté la maison LR.
Wauquiez veut « retrouver de l’apaisement »
En contrepoint à cette fermeté, plusieurs leaders du parti appellent à la modération. Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a déclaré sur BFMTV que « ça suffit » et qu’il est nécessaire de « retrouver de l’apaisement ». « On ne va pas se mettre à exclure tout le monde », a-t-il averti, soulignant l’importance de « tourner la page et se concentrer sur l’avenir ». Une opinion également partagée par Gérard Larcher, président du Sénat, qui réclame un report des exclusions.
Reconnaissant des « quinze jours catastrophiques », Wauquiez a critiqué « la pire image de la politique, c’est-à-dire la tambouille, les places, les postes ». Ce commentaire semble viser la décision de Bruno Retailleau d’avoir exprimé publiquement des réserves sur la composition initiale du gouvernement Lecornu « sur un tweet, sans nous en parler ».