Les relations entre la politique et le monde des affaires à travers le dernier épisode de « Cash Investigation »

Les relations entre la politique et le monde des affaires à travers le dernier épisode de « Cash Investigation »

24.06.2025 08:24
2 min de lecture

Est-ce la face obscure de la « start-up nation » ? France 2 diffuse ce mardi soir un nouvel épisode de son émission « Cash Investigation », intitulé « Politique et business : les liaisons dangereuses ? ». La journaliste Élise Menand a enquêté sur les passerelles entre ces deux univers et les limites de la législation actuelle pour éviter certains abus. Pantouflage, ministre devenu lobbyiste, milliardaire influent… rapporte TopTribune.

Des pantouflages en pagaille

Emmanuel Macron avait promis lors de sa première campagne présidentielle, en 2017, d’ouvrir le monde politique à la société civile. Mais que deviennent ces responsables après leur vie politique ? « Cash Investigation » s’intéresse au phénomène du pantouflage : le fait pour un ministre (ou un haut fonctionnaire de l’État) de rejoindre une entreprise privée. Ainsi, à la fin de son premier quinquennat, 51 ministres avaient quitté leurs postes, dont 26 se retrouvaient dans le secteur privé, indique l’émission. Des personnalités comme Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud ou Olivier Véran sont citées à ce sujet. « C’est deux fois plus que les ministres de François Hollande », souligne France 2.

Certains sont sous le feu des soupçons pour avoir utilisé leur ministère comme tremplin, tirant profit de leur carnet d’adresses. Dix d’entre eux siègent actuellement dans des conseils d’administration, tel Edouard Philippe chez Atos, qui a perçu 71.500 euros en 2022 « pour avoir participé à une vingtaine de réunions ». Florence Parly, ancienne ministre des armées, cumule, elle, sept conseils d’administration, affirme France Télévisions.

Cédric O, un lobbyiste à Bruxelles

« Cash Investigation » met en lumière le cas de Cédric O, ancien secrétaire d’État chargé du Numérique de 2020 à 2022, devenu lobbyiste pour Mistral AI, entreprise française spécialisée dans l’intelligence artificielle générative. D’après France 2, ce dernier a usé de son influence à Bruxelles durant les négociations concernant l’IA Act, la réglementation européenne sur l’intelligence artificielle, afin que le texte favorise les entreprises. Cela soulève des questions de conflit d’intérêts, surtout qu’en septembre 2023, il a été nommé par Elisabeth Borne au comité de l’IA générative, directement rattaché à Matignon. L’émission s’interroge : « La position de la France a-t-elle été influencée par Mistral AI et quel rôle a joué son co-fondateur, Cédric O ? »

Le cas Pierre-Edouard Stérin

France Télévisions aborde également une autre dimension de ces imbrications entre business et politique, illustrée par l’exemple de Pierre-Edouard Stérin. Ce milliardaire conservateur n’hésite pas à investir des millions d’euros pour favoriser l’accès au pouvoir de la droite et de l’extrême droite. « Cash Investigation » met en avant le projet « Périclès » du fondateur des Smartbox, qui vise à influencer le paysage politique, comme le révèle le quotidien L’Humanité.

Pierre-Edouard Stérin aurait ainsi investi « 150 millions d’euros sur dix ans » pour atteindre ses objectifs, en ciblant des personnalités politiques ou en finançant des projets tels que l’école Politicae. « Il y a des règles : on n’a pas le droit de donner à un parti politique chaque année plus de 7.500 euros », rappelle Antoine Léaument. « Si jamais il a formé les candidats, il leur a financé du matériel, si tout ça a été fait autrement qu’à travers un parti, cela soulève des questions », ajoute le député LFI interrogé dans l’émission. Le milliardaire, qui avait manqué à sa convocation devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, n’a pas répondu aux demandes de France Télévisions.

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