Les pêcheurs français alertent sur la dégradation des ruisseaux et demandent leur protection

Les pêcheurs français alertent sur la dégradation des ruisseaux et demandent leur protection

26.10.2025 08:33
2 min de lecture

Les petits ruisseaux, bien que modestes en apparence, jouent un rôle crucial dans le cycle naturel, en irrigant les sols, en nourrissant les forêts et en alimentant les zones humides. Ces cours d’eau, souvent sans nom, sont considérés comme des sources vitales pour les grandes rivières et abritent une biodiversité riche. Jean-Paul Doron, premier vice-président de la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF), affirme : « Ce sont comme des artères : si on les bouche, il n’y a plus de vie », rapporte TopTribune.

Depuis quatre ans, la FNPF, forte d’environ 1,5 million de licenciés, tire la sonnette d’alarme sur la dégradation des milieux aquatiques. Actuellement, moins de la moitié des cours d’eau en France sont jugés en bon état écologique, conséquence de décennies de pollutions et d’interventions humaines. En outre, le changement climatique exacerbe la situation, avec des prévisions indiquant que les débits estivaux pourraient chuter de moitié d’ici 2050.

Des milliers de petits cours d’eau rayés des cartes

Cette dégradation a des conséquences dramatiques pour les poissons d’eau douce, avec une espèce sur cinq aujourd’hui menacée, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Des espèces emblématiques telles que l’anguille et le saumon sont classées en danger critique d’extinction. Les pêcheurs, en tant que témoins de cette crise, sont de plus en plus inquiets. Claude Roustan, président de la FNPF, déclare : « Nous sommes des sentinelles des rivières et nous jouons un rôle essentiel dans la surveillance, l’entretien et la protection de ces cours d’eau ». Cette semaine, la fédération a lancé le quatrième volet de sa campagne intitulée « Sauvons nos rivières », axée sur la défense des petits cours d’eau.

La vie de ces ruisseaux est constamment menacée. Plusieurs milliers d’entre eux ont été rayés des cartes récentes en raison des pressions agricoles, provoquant leur déclassement en simples fossés. Cela les prive de leur statut juridique, ce qui les rend non protégés contre les pesticides. Certains agriculteurs, à l’aide de pelleteuses, modifient leur tracé ou, dans certains cas, les éliminent totalement pour éviter les inondations. Jean-Paul Doron s’inquiète : « On voit ressurgir les vieux démons du remembrement avec de gros travaux hydrauliques qui ont été réalisés et cela a été très douloureux pour nos campagnes ».

Les pêcheurs veulent un vrai ministère de l’Eau

Pour contrer la lente disparition de ces petits cours d’eau, les pêcheurs interpellent les autorités. Ils réclament une cartographie complète de l’ensemble des cours d’eau et une protection juridique renforcée pour éviter leur déclassement. Ils écrivent dans un manifeste adressé à des milliers d’élus : « Préserver ces systèmes de la dégradation, la pollution ou la surexploitation, c’est préserver le potentiel et la fonctionnalité de nos rivières ».

Au-delà de la défense des petits ruisseaux, la FNPF plaide pour un repositionnement de l’eau au cœur des politiques publiques françaises. Claude Roustan, son président, insiste sur la nécessité de créer un véritable ministère de l’Eau pour orchestrer une politique audacieuse. « Il s’agit d’un bien précieux et fondamental qui doit être au centre de toutes les préoccupations, car il y a urgence face aux effets du changement climatique », ajoute-t-il. Les écosystèmes aquatiques se trouvent à un carrefour critique, et les actions entreprises dans les années à venir seront déterminantes pour leur avenir.

En somme, la santé des petits ruisseaux, essentiels pour la biodiversité et la qualité des milieux aquatiques, est menacée à un rythme alarmant. Les appels des pêcheurs, unis dans leur quête de protection, résonnent comme un signal d’alerte pour l’ensemble des acteurs concernés à travers la France. Il est impératif d’agir rapidement pour éviter une catastrophe écologique qui pourrait avoir des répercussions durables sur l’ensemble de l’écosystème aquatique et terrestre.

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