"Les négociations sur les retraites échouent, au bénéfice de François Bayrou"

« Les négociations sur les retraites échouent, au bénéfice de François Bayrou »

27.06.2025 16:43
3 min de lecture

François Bayrou continue d’accumuler délais et prolongations, notamment concernant le sujet des retraites, ce qui lui permet de maintenir son poste à Matignon, mais fait également croître les critiques concernant son inaction. Le lundi 23 juin 2025, lors du salon du Bourget, le Premier ministre a eu du mal à quitter un Rafale, pendant que les partenaires sociaux commençaient leur dernière réunion sur les retraites, qui, après de nombreux reports, s’est soldée par un constat d’échec.

Refusant d’admettre un échec, mais reconnaissant plusieurs « avancées », François Bayrou a donné ce jeudi 26 juin un délai aux syndicats et au patronat jusqu’à la « mi-juillet » afin qu’ils s’accordent sur les derniers points de blocage, dans le cadre d’un conclave censé durer trois mois, mais qui a déjà été prolongé à plusieurs reprises.

Motion de censure des socialistes

Une nouvelle prolongation a été refusée le vendredi par la CFDT, le premier syndicat français, qui s’oppose à des « nouvelles séances de négociation ». Le Premier ministre a rétorqué que dans ce cas, « on tranchera ». Le constitutionnaliste Benjamin Morel affirme, quant à lui, que le conclave a atteint son objectif politique en assurant la neutralité des socialistes pour l’adoption du budget 2025, qui a été validé en février.

Cependant, cet accord de non-agression a pris fin lorsque les socialistes ont décidé de déposer une motion de censure en réaction aux résultats du conclave.

Acheter du temps

François Bayrou semble donc s’être « acheté du temps », comme l’explique Benjamin Morel sur France 2, en incitant les partenaires sociaux à parvenir à un accord dans un délai de trois semaines, et évoquant même une échéance de 15 jours. La porte-parole du gouvernement a également mentionné la « mi-juillet ».

Ce délai coïncide avec le 11 juillet, date à laquelle les députés ne seront plus en session à l’Assemblée nationale et ne pourront pas le destituer. De plus, François Bayrou bénéficie du soutien du Rassemblement national, qui ne votera pas la censure avec la gauche la semaine suivante.

Dans l’éventualité où les syndicats et le patronat échoueraient à conclure d’ici cette date, le Premier ministre a promis d’intégrer des points de consensus dans le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’automne, un domaine où son prédécesseur Michel Barnier avait chuté après trois mois de gestion.

Ponctionner les retraites aisées ?

La menace d’une censure pourrait donc être repoussée jusqu’à l’examen du budget de l’État, qui sera voté après celui de la Sécurité sociale. Ce nouveau calendrier pourrait également coïncider avec la présentation, prévue les 15 ou 16 juillet, par François Bayrou de ses propositions pour le budget de 2026 visant à redresser les finances publiques.

Jeudi, le Premier ministre a été peu précis sur les moyens de financer le régime des retraites, malgré les suggestions des partenaires sociaux de ponctionner les retraités aisés.

« Immobilisme »

Il a éludé l’idée de désindexer les pensions de l’inflation, précisant ne pas vouloir « cibler » une catégorie de la population, mais exiger des efforts de « tous les Français ». Reste à savoir si cette stratégie gagnera l’approbation du président Emmanuel Macron, qui a encouragé son Premier ministre à trouver des solutions avec les acteurs sociaux, en considérant que « la stabilité ne doit pas entraîner l’immobilisme ».

Captif d’un soutien incertain de l’Élysée, François Bayrou pourrait se retrouver dans une situation plus fragile, alors que sa popularité est en déclin. Un ancien ministre défend son approche en affirmant qu’il gère la situation plutôt bien, tandis qu’un membre du gouvernement appelle à « prendre des risques ». Toutefois, selon une députée Renaissance, « il n’y a pas d’alternative » sans majorité, bien que les signes d’impatience se multiplient au sein du bloc central, notamment parmi Horizons.

En somme, la situation actuelle liée aux réformes des retraites et à la gestion politique apparente de François Bayrou continue de susciter des interrogations et reste à suivre de près. , rapporte TopTribune.

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