Confiance des marchés après la suspension de la réforme des retraites
Dans un contexte politique tendu, les marchés financiers ont surpris en témoignant leur confiance envers le Premier ministre Sébastien Lecornu, malgré la suspension de la réforme des retraites. En effet, après son discours, les taux d’intérêt de la dette française à 10 ans ont même chuté à 3,36%, se positionnant désormais sous ceux de l’Italie, qui se situe à 3,39%. Ce contraste témoigne d’une certaine stabilité perçue au sein du système politique français, rapporte TopTribune.
Depuis l’allocution de Lecornu, le CAC 40 a également regagné en valeur, tandis que les investisseurs semblent retrouvés une confiance croissante envers les capacités de la France à maintenir une stabilité politique. La crainte d’un chaos politique ou social, qui avait prévalu ces derniers jours, semble diminuer.
Ces marchés, généralement abstraits, reflètent des intérêts concrets : les particuliers et les fonds qui investissent dans les bons du Trésor français. Actuellement, ils semblent estimer que la France a un Premier ministre dont la position est relativement sécurisée, au moins temporairement, jusqu’à l’adoption d’un nouveau budget. La réalité économique montre qu’il est moins risqué de suspendre la réforme des retraites pour un an et demi, entraînant une perte de 3 milliards d’euros, plutôt que de faire face à une instabilité politique plus coûteuse.
Le gouvernement a d’ailleurs cherché à apaiser les craintes des marchés financiers. Lors de son discours du 14 octobre, Sébastien Lecornu a non seulement s’adressé aux députés, mais aussi orienté son message vers les investisseurs. Des sources indiquent qu’avant son allocution, Matignon a consulté des experts financiers pour éviter un faux pas. Lecornu a réaffirmé sa volonté de suspendre la réforme des retraites, mais dans un cadre temporel et budgétaire limité jusqu’en 2028, tout en insistant sur la nécessité de maintenir un équilibre des comptes et de contenir le déficit.
Bien que la France ne soit pas encore tirée d’affaire, elle parvient à gagner du temps dans cette période délicate. Les marchés parient sur l’adoption d’un budget avant fin décembre, à condition que celui-ci intègre 30 milliards d’euros d’économies. Un budget qui sortirait des sentiers battus dans la gestion des comptes pourrait mener à des conséquences sévères pour le pays et son économie.
