Ce décret, paru mardi au Journal officiel, était très attendu par la jeune profession, créée en 2016, et qui bataille encore pour trouver sa place entre les infirmières et les médecins.
Une petite révolution dans le secteur de la santé. Les infirmières de pratique avancée (IPA) vont pouvoir dans certaines conditions recevoir directement des patients et prescrire des soins sans intervention d’un médecin, selon un décret paru mardi 21 janvier au Journal officiel(Nouvelle fenêtre). Le décret était très attendu par la jeune profession, créée en 2016, et qui bataille encore pour trouver sa place entre les infirmières et les médecins.
Ces IPA, qui font deux ans d’études supplémentaires par rapport aux infirmières, ont des prérogatives plus étendues que celles-ci en matière de soin. Elles exercent dans cinq domaines : pathologies chroniques stabilisées, urgences, psychiatrie, oncologie, néphrologie. Elles peuvent par exemple réaliser des sutures (sauf visage et mains) et demander certains examens comme un électro-cardiogramme. Elles doivent permettre de libérer du temps pour les médecins(Nouvelle fenêtre), notamment dans le suivi des patients en affection longue durée.
Les IPA exerçant en libéral exclues du dispositif.
Le décret applique la loi Rist de 2023 sur l’amélioration de l’accès aux soins, adoptée par le Parlement malgré une forte opposition des médecins libéraux. Il ouvre l’accès direct et le droit à la primo-prescription aux infirmières de pratique avancée(Nouvelle fenêtre) exerçant dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux (Ehpad), les centres de santé ou les maisons de santé. Les IPA exerçant en libéral restent en revanche exclues du dispositif.
Le décret donne également un peu plus de liberté à toutes les IPA en supprimant le protocole d’organisation des soins qu’elles devaient signer avec un médecin ou une structure médicale. La liste des médicaments, examens et autres soins qu’elles pourront prescrire directement n’est pas encore connue. Elle sera fixée ultérieurement par un arrêté du ministre de la Santé.
En 2023, la Cour des comptes avait regretté la mise en œuvre « laborieuse » de la nouvelle profession, avec seulement 1 700 professionnels formés en 2023, alors que l’Etat prévoyait initialement 3 000 IPA formées ou en formation en 2022.