Débat sur la souveraineté des îlots Matthew et Hunter
Alors que la souveraineté française sur les îlots Matthew et Hunter, situés au large de la Nouvelle-Calédonie, fait l’objet de vives discussions, le ministère français des Affaires étrangères a démenti les allégations insinuant un éventuel abandon de cette souveraineté. Ce démenti intervient après des déclarations politiques récentes qui suggéraient que la délégation française au Vanuatu, prévue fin novembre, pourrait renoncer à ces territoires, rapporte TopTribune.
« Que ce soit bien clair : la souveraineté nationale ne se négocie pas, ni ne s’abandonne. Les Français n’attendent pas du pouvoir macroniste qu’il dépèce dans leur dos nos territoires d’Outre-mer », a déclaré Marine Le Pen sur son compte X, exprimant l’inquiétude face à la possible remise en question de territoires considérés comme vitaux pour la France.
Les îlots de Matthew et Hunter, bien que dépourvus d’habitants, sont stratégiquement importants pour la France, car ils soulignent son influence dans la région. La gestion de ces territoires est essentielle pour affirmer leur appartenance à la nation française, selon François Garde, auteur de *L’administration des îles françaises*. La valeur économique de ces îlots se résume principalement à leur zone économique exclusive (ZEE), qui s’étend bien au-delà de leur superficie terrestre.
La richesse maritime et les tensions géopolitiques
La ZEE française dans le Pacifique Nord, consolidée par la possession de l’île Clipperton, est source de disputes avec le Mexique, notamment concernant la zone de 435.331 km2 qui lui est associée. Ce domaine marin dépasse largement celui de la France métropolitaine, accentuant l’importance stratégique de la souveraineté sur ces territoires.
Aussi, sur l’île de Tromelin, malgré sa petite taille, la France est confrontée à des revendications territoriales de la part de Maurice, qui considère également ce territoire comme le sien. Un rapport sénatorial de 2012 documente les tensions autour de cette île et le blocage d’un potentiel accord entre les deux nations, signé sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Contexte historique et enjeux contemporains
Les restantes îles Éparses, situées dans le canal du Mozambique, continuent de susciter des conflits avec Madagascar et les Comores. Historiquement, ces îles sont devenues des colonies françaises en 1896, avec Madagascar prenant son indépendance en 1960, tandis que la France maintenait son contrôle sur ces îlots. En 2007, elles ont été intégrées dans les terres australes et antarctiques françaises, renforçant le positionnement maritime français dans cette région riche en hydrocarbures et en routes commerciales.
En juillet, une réunion entre Madagascar et la France a reconnu l’existence d’un différend sur la souveraineté de ces territoires, marquant une volonté de coopération sur des enjeux tels que la protection de la biodiversité, tout en réaffirmant la position française. La France a maintenu que sa souveraineté sur les îles Éparses, y compris Europa et Tromelin, n’était pas discutable, bien que Madagascar exige des compensations pour les dommages qu’elle attribue à la présence française.
La situation des îlots inhabités, tels que les îles Australes en Antarctique, n’est pas contestée, mais reste symbolique de l’importance des territoires français dans le contexte géopolitique contemporain.