Les glaciers suisses perdent un quart de leur volume en dix ans, alerte une étude

Les glaciers suisses perdent un quart de leur volume en dix ans, alerte une étude

01.10.2025 11:13
2 min de lecture

Les glaciers suisses continuent de subir des pertes alarmantes, ayant enregistré une diminution d’un quart de leur volume en seulement dix ans. Une étude publiée récemment attire l’attention sur l’accélération de la fonte glaciaire, alors que le Réseau des relevés glaciologiques suisse (Glamos) a signalé en 2025 une « fonte considérable » proximité des records de 2022. Les vagues de chaleur de juin et d’août, ainsi qu’un hiver peu enneigé, ont contribué à une perte de 3 % de leur volume, selon des mesures effectuées sur environ vingt glaciers, extrapolées à l’ensemble des 1.400 formations glaciaires de la Suisse, rapporte TopTribune.

Près de 100 m de glacier en moins

Ce recul constitue le quatrième plus important depuis le début des mesures, après les années 2022, 2023 et 2003. « Depuis environ 20 ans, tous les glaciers suisses perdent de la glace et le rythme s’accélère », a déclaré Matthias Huss, directeur de Glamos, à l’AFP. Lors d’une récente visite au glacier du Rhône, l’un des plus emblématiques du pays, il a constaté « la dévastation » : « À cet endroit, le glacier a perdu 100 m d’épaisseur, voire plus, dans les 20 dernières années, c’est très impressionnant! »

Prévisions alarmantes pour la fin du siècle

Les glaciers suisses, cruciaux pour l’énergie hydraulique et l’approvisionnement en eau potable, ont subi une perte de 24 % de leur volume entre 2015 et 2025, par rapport à 17 % durant la période 2010-2020, 14 % entre 2000 et 2010, et 10 % lors de 1990-2000. La Suisse connaît un réchauffement climatique « deux fois plus important que la moyenne mondiale », selon l’Office fédéral suisse de météorologie et de climatologie, affectant également les autres pays alpins.

Bien que les glaciers suisses aient une espérance de vie plus longue que ceux d’Autriche, où les sommets dépassent rarement 3.800 m, Matthias Huss met en garde que si les émissions mondiales de CO2 se maintiennent à leur niveau actuel, quasiment tous les glaciers suisses, représentant plus de la moitié du volume glacier alpin restant, auront disparu d’ici la fin du siècle.

Diminution des réserves d’eau douce

Depuis le début des années 1970, plus de 1.100 glaciers suisses ont totalement disparu. En France, les experts estiment qu’il n’y aura plus de glaciers d’ici 2100. Le recul des glaciers alpins compromet gravement les réserves d’eau douce en Europe et « déstabilise les montagnes, engendrant des événements tels que l’effondrement de pans de falaise et de glace », a souligné Huss. Ce phénomène a déjà conduit à la destruction du village de Blatten en mai dernier.

Les conséquences de la fonte des glaciers ne se limitent pas à des événements catastrophiques. Ce déclin impacte également l’approvisionnement en eau pour des millions d’Européens. Alors que l’été 2025 a été marqué par des températures record, des pays alpine, dont la France, se préparent à des pénuries d’eau. Ces circonstances obligent les gouvernements à envisager des mesures préventives pour gérer les ressources hydriques, surtout en période de sécheresse estivale.

De plus, des chercheurs soulignent l’impératif d’une action rapide sur le plan de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de stabiliser la situation climatique et ralentir la fonte des glaciers. Les implications économiques, écologiques et sociales de ces changements sont considérables et nécessitent une attention urgente.

Alors que les scientifiques continuent de surveiller l’évolution des glaciers à travers des projets de recherche et des satellites, le message est clair : sans intervention immédiate et significative, l’avenir des glaciers et des ressources en eau en Europe, et particulièrement en Suisse, pourrait être compromise de manière irréversible.

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