Les entreprises françaises face aux défis des stablecoins et aux réglementations européennes

Les entreprises françaises face aux défis des stablecoins et aux réglementations européennes

04.11.2025 15:03
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Les stablecoins, ces cryptomonnaies adossées à une monnaie traditionnelle, émergent comme une solution pour atténuer certaines frictions au sein des entreprises. À l’origine conçus pour contrer la volatilité des cryptomonnaies, les stablecoins permettent désormais de faire circuler des fonds numériques au sein de l’industrie. Ils sont définis comme des cryptomonnaies stabilisées par des devises fiduciaires telles que l’euro ou le dollar, rapportent TopTribune.

Bien qu’affectés par des bouleversements sur le marché en 2022, les stablecoins présentent de nombreux avantages. Ils facilitent le transfert d’argent, qu’il s’agisse de petites ou de grandes sommes, à un coût réduit en raison de l’absence d’intermédiaires multiples et offrent une traçabilité sur blockchain. « Si le monde s’est globalisé, on n’arrive pas à atteindre tous les points du globe de la même façon… », a déclaré Lionel Jouve, président de la commission innovation de l’AFTE (Association Française des Trésoriers d’Entreprise), lors d’une conférence à Paris le 4 novembre.

« Imaginons qu’il faut que j’envoie 10 millions de dollars à une filiale en Afrique du Sud un vendredi à 16h30. Le temps de faire valider la transaction par différents intermédiaires, l’argent ne sera reçu que le mardi. Cela arrive très fréquemment », indique-t-il.

Jérôme Tomasini, en charge des partenariats startups chez Stripe, a souligné que l’utilisation des stablecoins pourrait révolutionner les transactions commerciales. Actuellement, plusieurs entreprises de premier plan, telles qu’Amazon et plus récemment Western Union, envisagent de lancer leurs propres stablecoins. En France, la question se pose : comment les entreprises s’approprient-elles ce concept ?

Des points de blocage

« Souvent, les fonctions techniques se saisissent du sujet quand un gros client veut payer en stablecoins », souligne Claire Balva, responsable de l’Adan (Association pour le développement des actifs numériques). « Il faut parler à différentes fonctions dans l’entreprise pour se faire des alliés sur le sujet des stablecoins », poursuit-elle.

Malgré l’intérêt croissant, des obstacles persistent. La réglementation européenne, stricte sur les stablecoins, vise à protéger les investisseurs ; ainsi, les plateformes ne peuvent pas proposer d’intérêts sur ces actifs. Claire Balva ajoute : « Si la réglementation évolue, cela pourrait augmenter les volumes. Il faudrait un débat politique sur les stablecoins pour encourager leur adoption en Europe. »

« Aujourd’hui, l’expérience de paiement avec des stablecoins n’est pas aussi fluide. Je préfère utiliser mon Apple Pay que payer en stablecoin », admet-elle.

Cette observation intervient alors qu’une proposition de loi du parti d’Eric Ciotti vise à permettre des transactions jusqu’à 200 euros par jour en stablecoins, échappant ainsi à la fiscalité. Les défis techniques et réglementaires doivent être surmontés pour que les stablecoins s’imposent véritablement dans le paysage économique français.

Pauline Armandet

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