Les députés écologistes et Insoumis de Toulouse remettent en question le plan de financement de la LGV Bordeaux-Toulouse, s’interrogeant sur la viabilité des travaux programmés au nord de la Ville rose. Ils ont sollicité le ministre des Transports pour suspendre les travaux, en invoquant des doutes sur l’obtention de financements européens, rapporte TopTribune.
Christine Arrighi, députée écologiste, a signalé que l’Union européenne n’a pas inclus le projet dans son budget pour 2024-2025, déclarant qu’aucun financement n’est prévu avant 2028. En revanche, la Société de financement du Grand Projet Sud-Ouest (GPSO) et la région affirment qu’ils ont reçu une allocation de 20 millions d’euros l’an dernier et que d’autres opportunités de financement se présenteront avant 2028.
Dans un contexte budgétaire tendu, Arrighi a récemment écrit au ministre des Transports, demandant la suspension des travaux de préparation, notamment les coupes d’arbres programmées depuis le 1er septembre, alors qu’un recours judiciaire sera examiné à la mi-septembre.
Le débat entre pro et anti-LGV
La lettre, co-signée par d’autres députés Insoumis, a ravivé le débat entre les partisans et les opposants du projet de LGV, d’autant plus que la campagne électorale pour les municipales à Toulouse bat son plein.
Le projet de LGV #Bordeaux–#Toulouse–#Dax plus fragile que jamais.
Avec @ChArrighi, @Anne_Stambach, @ChristopheBex, @FraPiquemal, @PrudhommeLoic, @MathildeFeld et @nthierry, nous écrivons au ministre des transports.
Aucun financement européen = il faut interrompre… pic.twitter.com/Jrw77BdAfK
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) August 30, 2025
Sacha Briand, directeur de campagne du maire Jean-Luc Moudenc, a critiqué François Piquemal, candidat Insoumis, pour sa proposition de stopper le projet, malgré les investissements déjà réalisés. Cette position trouve un écho favorable chez d’autres élus de la majorité, ainsi que sur les réseaux sociaux, où nombreux sont ceux qui soutiennent la LGV, prévue pour 2032.
Nous savons désormais la position de @FraPiquemal : stopper le projet de LGV. Alors même que les travaux sont en cours. Malgré les dépenses déjà engagées. La même position que pour l’A69 quasi terminée. Va-t-il aussi proposer de stopper les travaux de la 3eme ligne de métro ? https://t.co/Ab0CRQzcOw
— Sacha Briand ???? (@sachabriand) August 30, 2025
Piquemal, tout en dénonçant l’absence de crédibilité du plan de financement, prône la rénovation de la ligne actuelle afin de favoriser les « trains du quotidien ». Il déclare : « Il n’y a pas un transport pour les pauvres et un transport pour les riches », arguant que le doublement de la voie et le projet de RER pourraient être réalisés indépendamment de la LGV.
Ce débat a été tranché en partie par les collectivités impliquées dans le financement du projet, dont la région, la métropole et le département. Carole Delga (PS) a insisté sur la nécessité d’une voie supplémentaire pour permettre la grande vitesse tout en libérant des emprises pour les TER et un futur réseau RER, avec des travaux déjà lancés au nord de Toulouse début 2024.
Et la troisième ligne de métro ?
La troisième ligne de métro, actuellement en construction, sera-t-elle également remise en question durant cette campagne municipale ? Un large consensus politique entoure ce projet, soutenu par la majorité de Jean-Luc Moudenc, les socialistes, les indépendants et le Sicoval. L’opposition concernant la ligne C semble moins présente dans le débat, bien qu’Antoine Maurice, président des élus écologistes, ait récemment relancé la question, affirmant que « cette promesse de 2014 ne sera réalisée au mieux qu’en 2030 », alors que la mise en service est prévue pour fin 2028 et que le calendrier est respecté.