Une large majorité de l’Assemblée nationale a rejeté, ce jeudi matin, la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite, avec un vote de 213 voix contre 17. Ce rejet survient alors que l’examen du projet de loi de finances 2026 a repris et que le gouvernement proposait initialement de remplacer cet abattement par un forfait de 2.000 euros, une mesure censée permettre une économie de 1,2 milliard d’euros, rapporte TopTribune.
Selon Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, cette modification visait à instaurer « la solidarité entre retraités » en réduisant l’impôt pour 1,6 million de ceux qui ont des revenus modestes, tout en augmentant les impôts des autres.
« Hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat »
Cependant, cette proposition a soulevé une vive opposition lors de son examen en première lecture. Une coalition incluant la majorité de la gauche, l’alliance RN-UDR et des députés LR se sont unis pour la rejeter. Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains, a affirmé : « Il est hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat de ceux qui ont travaillé toute leur vie. » Jean Philippe Tanguy (RN) a également dénoncé cette mesure, la qualifiant de tentative de faire des retraités « les nouveaux boucs émissaires d’un système en échec ».
En revanche, le député macroniste Guillaume Kasbarian a salué cette proposition en la qualifiant de « courageuse » et a critiqué ceux qui « refusent » de supprimer « l’un des nombreux avantages fiscaux des retraités » par « crainte électorale. »