Les députés et sénateurs parviennent à un accord : la réautorisation de l’acétamipride.

Les députés et sénateurs parviennent à un accord : la réautorisation de l’acétamipride.

30.06.2025 22:31
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La loi sur l’agriculture, actuellement débattue au sein du parlement et défendue par les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville, se trouve à un tournant décisif. En effet, après des discussions tenues en commission mixte paritaire, un accord a été atteint entre députés et sénateurs, présageant une adoption imminente. Ce texte, conçu pour assouplir les réglementations encadrant l’activité des agriculteurs, sera soumis à un vote final au Sénat ce mercredi 3 juillet, suivi d’un vote à l’Assemblée nationale le 8 juillet, selon les sources. Si l’approbation au Sénat semble presque assurée, celle des députés demeure plus incertaine, bien que le soutien des Républicains et du Rassemblement national pourrait jouer un rôle déterminant, rapporte TopTribune.

Une controverse environnementale

Le principal sujet de débat réside dans la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde banni en France depuis 2018. Bien que son utilisation soit permise dans d’autres pays européens, ce produit est pointé du doigt pour ses effets néfastes sur les pollinisateurs. Les apiculteurs l’ont qualifié de « tueur d’abeilles », tandis que les producteurs de betteraves et de noisettes argumentent qu’ils n’ont pas d’alternative viable contre les ravageurs. Le compromis proposé inclut une nébuleuse « clause de revoyure » au bout de trois ans et interdit la plantation de végétaux attirant les pollinisateurs sur les terres traitées, mais cela n’a pas convaincu tous les membres du parlement. En effet, des élus de gauche se sont opposés au texte, qualifiant cela de « recul environnemental ».

Réponses aux enjeux de la filière

En plus de l’acétamipride, le texte aborde divers enjeux cruciaux comme l’augmentation des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs et une simplification des procédures de stockage de l’eau pour l’irrigation. Néanmoins, une proposition visant à renforcer le rôle du gouvernement dans l’évaluation par l’agence sanitaire Anses a été retirée du projet, indiquant un compromis nécessaire entre les différentes parties. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, estime que cette loi répond à des besoins pressants de filières agricoles tout en imposant des conditions strictes. Cependant, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a fait part de son inquiétude face à la réintroduction de l’acétamipride, la considérant comme dangereuse et contre-productive.

Une mobilisation contre la loi

Face à ces développements, des manifestations ont eu lieu à Paris, orchestrées par le collectif « Nourrir », qui s’oppose fermement à une loi jugée trop favorable à l’agro-industrie. Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de La France insoumise, a dénoncé ce qu’il appelle un modèle agricole « suicidaire », soulignant les préoccupations croissantes des associations environnementales et de certains élus. Avec une majorité divisée sur ces questions, la prochaine semaine de vote sera cruciale pour déterminer l’avenir de cette loi et son impact sur le paysage agricole français.

Le débat autour de cette législation met en lumière les tensions entre écologie et agriculture intensive, et soulève des questions sur l’avenir durable du secteur dans un contexte de pression environnementale accrue. Reste à voir si un consensus pourra être trouvé entre le respect des besoins agricoles et la protection des écosystèmes.

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