Nicolas Sarkozy incarcéré : une première historique et des réactions divisées à l’Assemblée nationale
L’ancien président de la République est incarcéré à la prison de la Santé depuis mardi matin, après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, un événement qui n’a pas tardé à susciter des réactions parmi les députés de tous bords, rapporte TopTribune.
Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ex-président se retrouve derrière les barreaux. Les images de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la prison ont choqué la députée Les Républicains (LR) Marie-Christine Dalloz, qui a déclaré : « Moi, je soutiens Nicolas Sarkozy aujourd’hui et je pense à sa famille, à tous ses proches qui doivent être très affectés. » Elle a également critiqué l’enquête judiciaire à son encontre, prévoyant de proposer une commission d’enquête parlementaire sur le coût de la procédure.
Corentin Le Fur, également député LR, a pris la défense de Sarkozy, arguant que la qualification des faits était surprenante.
« La qualification des faits est très surprenante. »
Corentin Le Fur, député LR
Selon lui, « ce seraient ses collaborateurs qui seraient éventuellement incriminés », soulignant que la justice doit rester indépendante, mais questionnant la nécessité de cette exécution immédiate.
Le député du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, a exprimé son soutien à Sarkozy, déclarant que la situation donne une mauvaise image de la France. « Je trouve que ce n’est pas une très belle image de la France, que ce que les juges infligent à un ancien président. » Chenu a critiqué cette exécution provisoire comme étant « tout à fait déplacée en la matière ».
D’un autre côté, les députés de gauche dénoncent ce qu’ils appellent une indignation à géométrie variable. Ugo Bernalicis, député La France insoumise, a déclaré : « Quand c’est l’un des leurs, tout de suite, la prison, ça les intéresse. » Il a également souligné que la prison de la Santé fait face à une surpopulation, avec près de deux fois plus de détenus que sa capacité initiale.
Des voix écologistes, notamment celle de la députée Léa Balage El Mariky, s’inquiètent de la visite que pourrait rendre le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à Sarkozy, arguant que cela compromet la séparation des pouvoirs. « Nous avons atteint un niveau de fragilité de nos institutions, de rupture dans le pacte social et civique qui nous lie, qui est extrêmement inquiétant », a-t-elle déclaré.