Un surplus de temps libre ? Les séances publiques de l’Assemblée nationale ont pris fin le 10 juillet dernier, marquant le début de la trêve estivale. Cette pause se terminera avec la reprise d’une nouvelle session extraordinaire le 22 septembre. Cependant, les parlementaires sont-ils réellement en congé jusqu’à cette date ? Ont-ils vraiment trop de jours de repos, comme l’ont suggéré plusieurs publications virales sur les réseaux sociaux ? On fait le point avec les témoignages de plusieurs élus, rapporte TopTribune.
« Un classique de l’antiparlementarisme »
« Ce type de critique fait partie des stéréotypes anti-parlementaires, il est bien connu que certains n’hésitent pas à dénigrer les députés », déclare Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados. Il souligne que malgré la cessation des activités au mois de juillet, les élus ne sont pas inactifs. « La coupure n’est jamais totale, il y a des courriers et des mails à traiter, des déplacements dans leur circonscription jusqu’à fin juillet, et des sollicitations médiatiques car l’actualité ne marque jamais vraiment de pause », précise-t-il.
De son côté, l’insoumise Ersilia Soudais a partagé fin juillet sur son compte X une vidéo où elle se montre en train de préparer un barbecue. Cela illustre de manière ironique qu’elle n’est pas en vacances, mais engagée dans des activités avec des associations de solidarité dans sa circonscription. « Ce n’est pas parce que l’hémicycle ferme que nous cessons de travailler. Une part du travail d’élu se déroule en dehors de l’Assemblée », assure la députée LFI de Seine-et-Marne. « L’été permet de réaliser des activités que l’on ne peut pas effectuer durant le reste de l’année. J’en profite pour effectuer des permanences sur le terrain et aller à la rencontre des personnes qui ne partent pas en vacances », ajoute-t-elle.
« Août, c’est le moment où je travaille le plus »
Certains élus tentent de se détendre, comme un député écologiste qui préfère profiter de l’été sans distractions médiatiques. D’autres, en revanche, choisissent d’ajouter des tâches à leur emploi du temps. Éric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, gère un camping près d’Antibes. « Le mois d’août, c’est le moment où je travaille le plus ! Il n’y a pas de vacances », affirme-t-il. « Depuis juillet, nous sommes complètement opérationnels. Il y a toujours des questions à résoudre, que ce soit pour la piscine, le restaurant ou les clients », ajoute-t-il.
Ses journées sont bien remplies, car le travail de parlementaire ne s’arrête pas, confirme Éric Pauget : « Nous avons un important rôle de représentation, avec des réunions de sécurité pour la saison estivale et des fêtes de village qui nous laissent souvent avec des sollicitations à traiter, parfois suivies de longs trajets en voiture. » Comme ses collègues, il se prépare également pour la rentrée parlementaire. « Je travaille également avec mes équipes sur des propositions de loi, notamment le rétablissement du délit de séjour irrégulier, en lien avec les ministères concernés. Nous consultons et restructurons le texte juridique », précise-t-il.
Une rentrée plus précoce
Ersilia Soudais confirme ce type d’emploi du temps durant l’été. « C’est l’occasion de s’atteler à nos dossiers. Je présenterai un texte à la rentrée pour garantir la continuité scolaire pour tous les enfants », souligne l’élue LFI. « Je dois également organiser les universités d’été, notamment celle de LFI à Valence du 21 au 24 août, ainsi que celles du NPA du 24 au 27 août, où je participerai à plusieurs conférences. » Arthur Delaporte sera également présent à la rentrée du Parti socialiste prévue du 28 au 30 août. « D’ici là, je vais prendre quelques jours de repos, car nous ne sommes pas des super-héros ; il est bon de se déconnecter. Toutefois, même pendant les vacances, nous restons joignables et concentrés sur l’actualité. Nous devons également préparer le rapport de la commission d’enquête sur l’impact psychologique de TikTok sur les mineurs pour la rentrée. » L’élu socialiste met en garde les sceptiques : « Si vous voulez des vacances, ne devenez pas parlementaire. »
