Les relations entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau semblent tendues. La rencontre prévue entre le président de la République et le ministre de l’Intérieur, initialement fixée pour le 24 juillet 2025 dans l’après-midi, a été annulée, selon l’entourage du président, en raison de tensions croissantes entre les deux hommes, rapportent des sources. Ce report a été confirmé par le site Politico, mais aucune nouvelle date n’a été communiquée pour un futur entretien.
Bruno Retailleau a, cependant, prévu de rencontrer le Premier ministre François Bayrou dans la soirée pour aborder divers sujets le concernant.
La présidence n’a pas fourni d’explications concernant le report de cette importante rencontre.
Tensions au Conseil des ministres
Durant le dernier Conseil des ministres, l’atmosphère aurait été particulièrement glaciale entre Macron et Retailleau, selon des sources proches du gouvernement. Les récentes déclarations de Bruno Retailleau, notamment dans une interview à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, ont exacerbé les tensions. Il a affirmé que le macronisme, selon lui, « ne s’achèvera qu’avec Emmanuel Macron », remettant en cause son essence même.
Retailleau a clarifié sa position en disant que le macronisme « n’est ni un mouvement politique, ni une idéologie. Cela repose essentiellement sur une personne ». Il a critiqué la stratégie politique d’Emmanuel Macron, qui tente d’accorder gauche et droite, et a exprimé son désaccord avec la « diplomatie des bons sentiments » envers des pays comme l’Algérie.
Sur son statut au sein de la coalition gouvernementale de François Bayrou, Retailleau a précisé qu’il n’adhère pas au macronisme, mais agit « par souci de l’intérêt général ». Il a réaffirmé ses convictions de droite, qualifiant La France insoumise de « pire menace politique » en comparaison avec le Rassemblement national.
Des ambitions présidentielles
Depuis son arrivée au gouvernement, Bruno Retailleau a pris l’habitude de critiquer le camp présidentiel, une stratégie qui semble liée à ses ambitions personnelles pour 2027, tout en restant à son poste à Beauvau. Des membres de son propre parti, Horizons, se sont exprimés sur sa tendance à se distancier de la ligne présidentielle, ce qui pourrait nuire à son image.
Retailleau a déclaré représenter une « droite utile, mais pas docile » dans le gouvernement de Bayrou, insistant sur le fait que sa présence n’est pas un acte de figurant, mais un engagement à professer ses convictions de droite.
Ce n’est ni sa première sortie, ni sa dernière. Il avait dit après son élection chez LR ‘on va d’abord se focaliser sur les élections municipales’. Visiblement, il n’y arrive pas.
Vers un choix décisif
Bruno Retailleau doit désormais faire face à un choix crucial : rester au sein du gouvernement ou se retirer. Son arrivée à Beauvau en octobre dernier lui a donné une visibilité qu’il entend exploiter dans la perspective de l’élection présidentielle.
Un cadre de Renaissance a observé que pour Retailleau, « vous n’existez que si vous êtes au gouvernement », soulignant qu’il devra probablement continuer à travailler sous l’étiquette de la majorité si ses ambitions présidentielles se dessinent. Le ministre cherche à éviter de se fondre dans le camp présidentiel, tout en cherchant à exprimer ses opinions sur divers sujets. Il est déterminé à mener une politique qui soit clairement ancrée à droite.
Cependant, cette volonté de maintenir une position distincte au sein de l’exécutif pourrait s’avérer de plus en plus complexe à gérer, alors qu’Emmanuel Macron semble interférer sur de nombreux sujets, amplifiant ainsi les discordes à l’approche de 2027.
