Les autorités jamaïcaines mettent en garde contre la menace des crocodiles après l'ouragan Melissa

Les autorités jamaïcaines mettent en garde contre la menace des crocodiles après l’ouragan Melissa

31.10.2025 19:23
3 min de lecture

L’ouragan Melissa, désormais classé parmi les plus violents jamais enregistrés dans l’Atlantique, a quitté la Jamaïque, laissant derrière lui une île meurtrie. Avec des vents dépassant les 300 km/h et des pluies diluviennes, le cyclone a provoqué des inondations d’une ampleur historique et un lourd bilan humain. Au moins 50 personnes ont perdu la vie en Jamaïque et en Haïti, et des centaines d’autres sont toujours portées disparues, rapporte TopTribune.

Alors que les habitants commencent à mesurer l’étendue des dégâts, une nouvelle menace surgit des eaux montantes : les crocodiles. La South East Regional Health Authority (SERHA) a émis une alerte pour prévenir que les reptiles, déplacés par la montée brutale des rivières, des marécages et des mangroves, pourraient s’aventurer dans les zones habitées à la recherche de terrains secs. Les autorités déconseillent fortement de marcher ou de jouer dans les eaux stagnantes et incitent à tenir les enfants et les animaux domestiques à distance. Un phénomène similaire avait été observé en Floride après le passage de l’ouragan Milton.

Une grande partie du littoral sud inondée

Les fortes précipitations ont submergé une grande partie du littoral sud de la Jamaïque, notamment dans les paroisses de Kingston, Saint Andrew, Saint Catherine et Saint Thomas. Des vagues de plus de quatre mètres ont été observées, accompagnées de pluies atteignant jusqu’à 1 000 mm en seulement deux jours. Ces conditions extrêmes ont dévasté les habitats naturels du crocodile américain, la seule espèce présente sur l’île.

Classé « vulnérable » et protégé par la loi, ce crocodile est essentiel à l’équilibre écologique des zones humides jamaïcaines. La National Environment and Planning Agency (NEPA) a rappelé que, malgré leur apparence menaçante, les crocodiles évitent généralement les humains et que les attaques demeurent rares. Toutefois, les autorités demandent de ne pas tenter de les capturer ni de les repousser, mais plutôt de signaler toute apparition aux services de protection de la faune.

Des semaines d’instabilité écologique à venir

Comme l’a rapporté Newsweek, l’ouragan Melissa a touché terre le 28 octobre près de New Hope, sur la côte sud de la Jamaïque, avant de traverser l’île en diagonale vers le nord. Ses pluies et ses vents équivalent au tristement célèbre ouragan du Labor Day de 1935, considéré jusqu’ici comme le plus puissant de l’histoire de l’Atlantique. Les autorités redoutent désormais de nouvelles coulées de boue, des effondrements de terrain et la contamination des eaux potables.

Alors que les secours poursuivent leurs opérations dans des conditions difficiles, la Jamaïque tente maintenant de se relever d’une catastrophe sans précédent. Les sanctuaires animaliers, tels que le Jamaica Swamp Safari à Falmouth, sont fermés jusqu’à nouvel ordre, et les experts craignent que les semaines à venir soient marquées par une instabilité écologique prolongée.

Des experts en environnement soulignent que les répercussions de l’ouragan Melissa pourraient engendrer des dysfonctionnements écologiques, affectant la biodiversité locale et la sécurité alimentaire. Les inondations ont déjà entraîné une perte significative de terres agricoles, ce qui compromet les moyens de subsistance des agriculteurs locaux. La dangerosité des eaux stagnantes pourrait également provoquer des épidémies de maladies transmises par l’eau, accentuant encore plus les défis auxquels les habitants font face.

Le gouvernement jamaïcain a appelé à une vigilance accrue et à la collaboration internationale pour gérer l’impact de ce désastre naturel. Des équipes de secours sont mobilisées pour apporter soutien et ressources aux zones particulièrement touchées, et des efforts sont en cours pour évaluer l’intégrité des infrastructures publiques après le passage de l’ouragan.

Le collectif d’experts en climatologie avertit que des événements climatiques extrêmes, comme celui-ci, risquent de devenir plus fréquents en raison du changement climatique. Des discussions sur des initiatives durables visant à renforcer la résilience des communautés côtières sont prévues. Le défi sera donc de reconstruire non seulement les infrastructures, mais aussi de préparer le territoire face aux futures catastrophes, en intégrant des pratiques de gestion des risques qui prennent en compte les réalités environnementales.

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