Une interaction rare a eu lieu ce lundi à proximité du Pays basque, où un voilier a été « attaqué » par des orques, selon les termes des spécialistes qui préfèrent parler d’interaction. Cet événement s’est produit à environ trois à quatre miles nautiques de la côte, marquant une extension de ces comportements observés principalement dans le détroit de Gibraltar, rapporte TopTribune.
Bien que ces interactions ne soient pas inédites dans le golfe de Gascogne, elles sont généralement moins fréquentes que dans le détroit de Gibraltar. Cependant, la présence accrue d’orques dans cette zone pourrait être liée à l’augmentation des populations de thon, attirant ces cétacés dans la région.
Une extension de territoire pour les orques
Les occurrences d’interactions entre orques et voiliers dans le golfe de Gascogne ne sont pas rares, bien qu’elles soient en nombre inférieur comparé au détroit de Gibraltar. Les observations récentes indiquent une hausse de la présence d’orques dans cette région, probablement en raison d’une abondance accrue de proies.
Une question de terminologie : interaction ou attaque ?
Depuis le début de ces interactions observées en 2020, les raisons derrière ce comportement demeurent floues. Les experts suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un comportement ludique ou d’un phénomène de mode au sein de certains groupes d’orques, un comportement déjà documenté dans d’autres parties du monde.
La désignation de « jeu » plutôt que « attaque » se fonde sur l’observation que les orques n’ont pas d’intérêt à causer des dommages aux embarcations. Elles semblent jouer avec le safran des bateaux sans tenter de les briser, indiquant une interaction plutôt que de l’agression.
Conseils pour les navigateurs
Pour minimiser les risques d’interactions agressives, les navigateurs sont fortement déconseillés d’utiliser des dispositifs pouvant nuire aux animaux, tels que des feux à main ou des armes. Les experts recommandent deux options : arrêter le bateau pour espérer que les orques se lassent, ou accélérer, bien que cette dernière option soit plus complexe pour un voilier.
Un colloque d’experts sur les orques en février dernier à Tarifa a souligné l’importance d’accélérer lorsqu’on est confronté à ces interactions. En effet, il est conseillé de naviguer près des côtes dans le détroit de Gibraltar, tandis que dans d’autres zones comme le Portugal, il vaut mieux s’éloigner vers le large.
Perspectives pour l’avenir
Les études comportementales sur les orques à travers le monde suggèrent que ce comportement pourrait diminuer avec le temps. Actuellement, seules quelques orques parmi les 30 à 40 individus de la sous-population autour de la péninsule Ibérique s’adonnent à ces interactions, notamment un groupe identifié, connu sous le nom de « Gladis », composé d’environ 5 à 10 individus.
Il est à noter qu’entre 2020 et aujourd’hui, le nombre de ces interactions semble avoir diminué, renforçant l’idée que cette phase de comportement pourrait ne pas perdurer indéfiniment.