Une étude réalisée par une équipe de chercheurs franco-suisse s’interroge sur l’impact de l’activité sportive de haut niveau sur le sexe des enfants des athlètes. Publiés en juillet 2025 dans la revue Scientific Reports, les résultats montrent que les athlètes de haut niveau semblent avoir un sex-ratio de 0,98 garçons pour 1 fille, un chiffre inférieur à la norme mondiale qui est de 1,04, rapporte TopTribune.
Les chercheurs, dont Favier François de l’université de Montpellier, Florian Britto de l’Université Paris Cité et Grégoire Millet de l’université de Lausanne, ont analysé des données concernant 2 132 athlètes ayant enregistré 2 995 naissances, en tenant compte de divers facteurs tels que l’âge des sportifs, leur discipline et le moment de l’accouchement. Ils ont constaté que les athlètes d’endurance ou de précision avaient davantage tendance à donner naissance à des filles, un constat qui n’était pas le même pour les sportifs de disciplines mixtes ou de force.
Près de 3 000 naissances analysées
Au sein des données recueillies, moins de 20 % des athlètes analysés étaient des femmes, en raison de la disponibilité réduite des données. Les résultats révèlent des variations significatives selon les sports : par exemple, dans le tennis, le sex-ratio est de 56 % de garçons, comparé à seulement 35 % pour les coureurs de fond et demi-fond. Cela indique un lien potentiel fort entre le type de discipline sportive et le sexe des enfants.
Les différences de sex-ratio sont également marquées selon le sexe des athlètes. Les femmes sportives donnent naissance à moins de garçons que les hommes, avec un ratio de 0,85 garçon pour 1 fille, contre 1,02 pour 1 chez leurs homologues masculins. Plus spécifiquement, chez les sportives pratiquant des disciplines d’endurance ou de précision, le ratio est tombé à 0,7 garçon pour 1 fille, indiquant une probabilité de 63 % d’avoir une fille, par rapport à environ 49 % dans la population mondiale.
D’autres facteurs pourraient contribuer à expliquer ces résultats, notamment une hypothèse sur un profil hormonal spécifique chez les athlètes féminines, ainsi qu’un taux élevé de cortisol. Les chercheurs notent également que l’intensité de l’entraînement et d’autres éléments tels que la situation financière ou le régime alimentaire pourraient influencer le sexe des enfants. Ils soulignent qu’une recherche supplémentaire est nécessaire pour approfondir ces pistes.