La députée écologiste Sandrine Rousseau a provoqué une vive controverse après avoir déclaré qu’elle n’avait « rien à péter de la rentabilité agricole », lors d’une interview avec Le Média, un site d’actualité proche de La France insoumise, le 22 août 2024 à Tours. Ses propos faisaient suite à une discussion sur la loi Duplomb, qui permet la réintroduction de certains pesticides controversés, ce qui a suscité la colère d’une grande partie de la profession agricole, rapporte TopTribune.
Rousseau a également critiqué les pratiques agricoles, affirmant que « la rentabilité de l’agriculture par des produits chimiques au détriment des sols, de la biodiversité et de notre santé, ce n’est pas de la rentabilité en fait. C’est de l’argent sale ». Ces déclarations ont été reprises et partagées sur ses réseaux sociaux, provoquant une réaction virulente d’agriculteurs, dont une éleveuse bretonne a dénoncé des propos « honteux » qui insultent ceux qui travaillent dur pour nourrir la population.
Réactions du monde agricole
En réponse, les présidents des principaux salons agricoles de France, dont le Salon de l’Agriculture de Paris, ont publié un communiqué dénonçant les propos de Rousseau. Ils ont déclaré : « Au-delà de l’injure faite à tous les éleveurs, céréaliers, producteurs de fruits et légumes, viticulteurs, oléiculteurs, trufficulteurs, la diatribe est plus grave car elle oscille entre le déni, la moquerie, la méconnaissance et le mépris. Avoir un mandat au nom du peuple ce n’est pas l’insulter ! Le monde agricole a des valeurs, madame Rousseau n’en a plus. »
De nombreux agriculteurs, choqués par le mépris apparent de la députée, rappellent que « un agriculteur se suicide tous les deux jours en France ». Un éleveur du Cantal, très actif sur les réseaux sociaux, a critiqué Rousseau, faisant remarquer qu’elle profitait de « deux mois de vacances » pendant qu’il travaillait de 6h à 23h chaque jour. Il a également dénoncé les accusations de dépendance des agriculteurs aux produits chimiques comme une souillure de leur engagement professionnel.
La loi Duplomb, fortement critiquée, a été adoptée par l’Assemblée nationale avec une majorité de 316 voix pour et 223 contre. Lors du vote, une femme malade du cancer a interrompu la séance en criant que les parlementaires étaient « les alliés du cancer », soulignant les tensions entourant cette législation.