"Les actions concrètes des maires face au réchauffement climatique"

« Les actions concrètes des maires face au réchauffement climatique »

28.06.2025 11:03
4 min de lecture

Lorsque l’on se penche sur l’engagement des communes en matière de transition écologique, il apparaîtrait que le défi est de taille. La multitude de domaines touchés tels que la production d’énergie, la réhabilitation des infrastructures, la gestion des déchets, ou encore la protection des ressources en eau témoigne d’une complexité accrue. Pourtant, les municipalités se heurteraient souvent à une insuffisance de moyens et d’expertises adaptées, entravant ainsi leur capacité d’action, rapporte TopTribune.

Face à des questions essentielles concernant notre environnement, il est légitime de s’interroger : est-il possible d’initier une écologie locale efficace, même au sein de petites communes? Quels leviers peuvent être actionnés par les maires pour contribuer à un changement significatif? Ces interrogations méritent d’être explorées en s’appuyant sur des exemples concrets provenant des rédactions locales, même si la liste ne saurait être exhaustive.

Le rôle des élus dans la transition écologique

Certaines communes ont été élues sur un programme axé sur l’écologie, phénomène notoire lors des dernières élections municipales de 2020. Des cités comme Lyon, Strasbourg et Bordeaux ont vu le parti écologique remporter des suffrages dans plusieurs grandes villes. Toutefois, beaucoup de maires, sans étiquette écologique, prennent également des initiatives pour contrer les effets du changement climatique. Jean-François Vigier, maire (UDI) de Bures-sur-Yvette et vice-président de l’Association des maires de France (AMF), souligne que « tout ce qu’une collectivité peut entreprendre au quotidien pour améliorer la vie de ses concitoyens est lié au changement climatique ». Cette dynamique semble désormais intégrée aux réflexions des élus lors de tout projet municipal, qu’il s’agisse d’aménagement urbain ou d’infrastructures, assurait Gilles Vincent, maire (LR) de Saint-Mandrier-sur-Mer.

Actions ciblées : atténuation et adaptation

Les collectivités territoriales mettent en œuvre deux types d’initiatives, inscrites dans le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), visant à préparer la France à une élévation des températures potentiellement alarmante. Les actions d’atténuation sont axées sur des mesures concrètes telles que la rénovation des bâtiments ou la promotion des mobilités douces. En parallèle, des actions d’adaptation se concentrent sur la gestion des conséquences prévisibles des catastrophes naturelles, telles que les inondations ou l’érosion.

Malgré ces efforts, il est important de noter que les compétences des communes en matière d’action écologique restent limitées, surtout par rapport aux prérogatives détenues par les intercommunalités. Jean-Luc Madani Butin, maire de Havernas, a par exemple signalé que malgré un plan de prévention des coulées de boue établi, des décennies de traitement des demandes relèvent de la responsabilité des structures intercommunales.

Innovations en matière de rénovation énergétique

@l’association Amorce souligne que les municipalités disposent d’une certaine autonomie en matière de rénovation énergétique de leurs bâtiments. On y voit l’émergence de projets innovants, comme à Grand-Couronne, où une école dispose d’un bâtiment périscolaire construit presque entièrement à partir de matériaux recyclés. Dans cette dynamique, la ville d’Argentan envisage également une école principalement en bois et en paille, prévue pour être fonctionnelle à la rentrée 2026.

Production d’énergie renouvelable par les communes

De nombreuses municipalités se tournent vers l’implantation de panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments pour accroître leur autonomie énergétique. À Coulommiers, un projet ambitieux vise à installer 5 000 m² de panneaux pour répondre aux besoins de 500 foyers. De plus, des initiatives plus atypiques se font jour, telles que l’installation de panneaux sur un lieu de culte, favorisées par des économies substantielles.

Les avancées dans le domaine géothermique constituent également un axe important, vu le projet de rendre trois bâtiments publics de Margency indépendants en énergie grâce à ce système, ainsi qu’envisager un futur approvisionnement énergétique à Chesnay-Rocquencourt pour 7 500 logements.

Défis budgétaires et ajustements nécessaires

L’ampleur des investissements en matière d’écologie est un défi de taille pour les communes, souvent restreintes par des contraintes budgétaires. Ce manque de fonds est d’autant plus préoccupant qu’une forte pression est exercée sur les budgets, amenant Jean-François Vigier à souligner la nécessité d’une plus grande flexibilité en matière d’endettement pour poursuivre ces objectifs urgents.

Bien que des subventions existent, les municipalités constatent une diminution notable des financements disponibles, en particulier avec les coupures récentes de l’État. Les quelque 10 milliards d’euros investis par les collectivités en transition écologique en 2023 ne suffisent pas, alors que l’Institut de l’économie pour le climat estime qu’il faudrait près de 19 milliards par an jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs climatiques fixés.

Choix pragmatiques vers un avenir durable

Comblant le fossé entre ambitions et réalité, de nombreuses communes prennent des décisions parfois difficiles. Certaines abandonnent même des projets spectaculaires pour privilégier des options plus durables. À Sevran, la municipalité a abandonné une piscine à vagues gigantesque après un consultation citoyenne. C’est le reflet d’une volonté générale d’intégrer l’écologie dans une série de décisions, naturelles comme celles prenant effet sur des événements ou des pratiques locales.

Ces diverses initiatives illustrent le rôle proactif des communes dans la transition écologique, face à un défi qui dépasse le simple cadre des 35 000 maires en France. L’urgence de cette initiative ne saurait être sous-estimée; selon un consortium international de chercheurs, limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C devient une perspective de plus en plus improbable.

« Il nous faut agir maintenant, avançant le vice-président de l’AMF, mais il est essentiel d’agir de manière consciente et réfléchie pour construire un avenir durable. »

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER