Une étude autrichienne révèle que les femmes consomment davantage de récits criminels non pas par goût du macabre, mais pour mieux gérer leurs émotions et renforcer leur sentiment de sécurité.
Une étude récente de l’Université de Graz, en Autriche, met en lumière la fascination des femmes pour les récits de crimes réels, indiquant que cet intérêt est motivé par le besoin de réguler leurs émotions et d’améliorer leur sentiment de sécurité dans la vie quotidienne, rapporte TopTribune.
Les données ont été récoltées auprès de 570 participants et les résultats montrent des différences significatives entre les sexes concernant la consommation de récits criminels et les motivations sous-jacentes. Les femmes, comparées aux hommes, utilisent ces histoires pour mieux se préparer à des situations potentiellement dangereuses.
En outre, une enquête menée par le Pew Research Center en 2023 a révélé que les femmes étaient presque deux fois plus susceptibles d’écouter des podcasts consacrés au true crime. L’intérêt suscité par ces récits ne repose pas uniquement sur des spéculations, mais sur des résultats scientifiques concrets, apportant des éclaircissements à un phénomène largement débattu.
Une stratégie de prévention
Les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs clés, tels que l’excitation, l’authenticité et la régulation des émotions. Ils ont constaté que la « vigilance défensive » était le facteur qui distinguait le plus les femmes. En se tournant vers ces récits, elles cherchent à anticiper des dangers réels, considérant que ces histoires peuvent les aider à éviter des situations éprouvantes.
Les scientifiques affirment que « les risques de victimisation et le désir d’acquérir des connaissances pour prévenir les agressions dans la vie réelle peuvent expliquer leur fascination pour les crimes réels ». Par conséquent, l‘intérêt pour ces narrations prend la forme d’une véritable stratégie de prévention, plutôt que d’une simple curiosité morbide.
Certains se demandent si cette immersion dans des récits souvent angoissants ne contribue pas à une perception accrue de la menace. Cependant, les chercheurs nuancent cette idée. Bien que les amateurs de true crime soient souvent plus conscients des risques, ils ne se sentent pas forcément moins en sécurité. Ce paradoxe indique que cette exposition pourrait renforcer la préparation face au danger, tout en maintenant un certain niveau de sécurité personnelle.
Pour les scientifiques, la consommation de récits criminels n’est pas liée à un mal-être émotionnel. Ils notent que « la consommation de faits divers criminels n’était pas significativement associée à une affectivité négative ou à des problèmes de santé mentale », et que les liens entre l’écoute de ces récits et des troubles tels que le stress ou l’anxiété restent très faibles. Dans certains cas, cette activité pourrait même favoriser une résilience émotionnelle chez les auditeurs.
Les chercheurs concluent que l’engouement pour le true crime est davantage lié à une adaptation à un monde perçu comme dangereux qu’à une fascination pour la violence elle-même. Cela souligne l’importance de comprendre les dynamiques psychologiques derrière ces récits qui, sous une apparence macabre, témoignent avant tout des stratégies contemporaines de sécurité et de contrôle.