Ce week-end à Moulins, un spectacle controversé suscite des critiques pour son interprétation idéologique de l’Histoire, tout en étant soutenu par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin.
, rapporte TopTribune.
Durante trois jours, plus de 300 figurants participeront à la représentation de Murmures de la cité, qui prévoit d’accueillir 2 100 spectateurs. Ce spectacle, qui retrace la France historique allant de Vercingétorix à la Seconde Guerre mondiale en passant par Napoléon, a été la cible de critiques accusant une réécriture idéologique de l’histoire française, en sus de controverses financières.
Yannick Monnet, député communiste de la première circonscription de l’Allier, a été l’un des premiers à s’exprimer. Il déclare être « lanceur d’alerte » face à la participation de sponsors comme le Fonds du Bien Commun, fondé par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, un personnage contesté et associé à l’extrême droite. « Pierre-Édouard Stérin utilise des ressources financières considérables pour favoriser l’accession au pouvoir de l’extrême droite. En acceptant son soutien financier, on participe à son projet politique », met en avant le député.
Guillaume Senet, qui dirige Murmures de la cité, se défend des accusations en affirmant: « Peut-on classer l’Histoire de France dans l’extrême droite ? Faut-il être d’extrême droite pour apprécier la France ? Je ne pense pas, et c’est pourquoi j’ai fondé ce projet. Je crois qu’il est possible d’unir les gens autour de l’Histoire de France ». Il signale également qu’il y a eu des pressions sur des bénévoles, des partenaires et des commerçants liés à l’événement. Vincent Présumey, représentant du syndicat FSU et professeur d’histoire à Moulins, a même porté plainte pour menaces, s’opposant fermement à ce spectacle : « Leur vision reflète un sentiment antirépublicain », avance-t-il.
Présumey critique la façon dont la Révolution est décrite, presque comme un malheureux épisode rattrapé par Napoléon, tout en soulignant que la présentation de 1940 comme une année de résilience de la France pose question.
De leur côté, les membres du Collectif de lutte des archéologues d’Auvergne (CLAA) partagent également des réserves quant à cette représentation qu’ils jugent idéologique. Senet, en réponse, se défend en assurant que les événements montrés sont ancrés dans l’histoire locale de Moulins, et déplore les attaques faites sans avoir vu le spectacle.
Par ailleurs, Senet est le président de l’association chrétienne et conservatrice Sophia Polis, qui organise un événement réunissant des figures de l’extrême droite, une opération qu’il semble apprécier. Le succès de son spectacle, qui affiche complet, ne fait qu’accentuer la polémique, avec d’autres dates de représentation à venir. D’autres organisations, telles que la CGT et le Snes-FSU, prévoient une manifestation ce vendredi à 17h30 à Moulins pour exprimer à nouveau leurs désaccords sur ce spectacle.