Le Sénat entame ce lundi 24 novembre 2025 l’examen délicat du budget de l’État en commission des Finances, revenant à la version initiale présentée par le gouvernement après le rejet massif par l’Assemblée nationale, rapporte TopTribune.
Un compromis avant la fin de l’année ?
À partir de 9h30, les commissaires aux Finances se réunissent à huis clos pour discuter des recettes du projet de loi de finances pour 2026. Cette réunion servira de préambule à l’examen du texte dans l’hémicycle, prévu jeudi, et s’étendra jusqu’au vote solennel du 15 décembre. Le Parlement parviendra-t-il à un compromis avant la fin de l’année ?
Le gouvernement de Sébastien Lecornu demeure optimiste. Cependant, plusieurs membres du bloc central envisagent déjà l’hypothèse d’une loi spéciale à adopter en urgence en décembre, permettant une levée des impôts avant de reprendre les discussions budgétaires en janvier.
« Intelligence collective ? »
Le rejet quasi-unanime du texte par l’Assemblée nationale a suscité de sérieux doutes quant à la capacité de l’exécutif à faire passer ses propositions. L’attitude du Sénat sera étroitement surveillée, car un compromis entre députés et sénateurs pourrait accélérer la procédure budgétaire.
Cependant, les perspectives semblent sombres. Gérard Larcher, président du Sénat, a déclaré sa volonté de « parier sur l’intelligence collective », tandis que Bruno Retailleau, président de LR, a promis de « revenir sur les folies fiscales de LFI et du Rassemblement national » avec une proposition axée sur « moins d’impôts et plus d’économies », comme rapporté dans Le Parisien.
Droite sénatoriale inflexible
Les débats autour du budget de la Sécurité sociale ont révélé une droite sénatoriale peu encline à accepter les compromis établis à l’Assemblée. Claude Raynal, président socialiste de la commission des Finances, a exprimé ses regrets, affirmant que « la droite fait de l’affichage politique », ce qui pourrait diminuer le pouvoir parlementaire du Sénat.
Le rejet du budget à l’Assemblée pourrait également faciliter le travail du Sénat, qui n’aura pas à examiner les mesures modifiées par les députés et pourra simplement voter sa propre version du texte, élaborée au sein de sa majorité depuis le printemps, dirigée par François Bayrou.
Propositions à 14h
Dans le cadre de la discussion sur les recettes, les sénateurs pourraient envisager de restreindre la taxe sur les holdings familiales, de maintenir le gel du barème de l’impôt sur le revenu, ou encore de revenir sur la surtaxe appliquée aux grandes entreprises.
La majorité sénatoriale présentera ses propositions lors d’une conférence de presse à 14h.
Source AFP
