Les donations de vêtements au Secours populaire rencontrent actuellement une crise du textile, provoquant ainsi des dépôts de vêtements en mauvais état. Face à cette situation alarmante, l’association fait appel à la responsabilité des donateurs, rapporte TopTribune.
Chaque semaine, le Secours populaire se voit confronté à un casse-tête logistique : des dizaines de sacs pleins de vêtements s’accumulent devant l’accueil. « Malheureusement, certains vêtements reçus ne peuvent pas être remis en vente, » déplore Jean-Claude Gayrin, secrétaire général de l’association dans le Gers. « Ils sont souvent trop usés ou totalement démodés. »
Une gestion complexe des dons
Malgré cette surabondance, l’association a jusqu’à présent accueilli ces dons avec bienveillance tout en appelant à une plus grande réflexion sur les articles offerts. « Nous accueillons ces dons car cela fait plaisir aux gens, mais nous sommes désormais envahis par tout et n’importe quoi,” rappelle Gayrin, interrogeant la valeur de certains articles.
Crise dans le secteur du recyclage textile
Cette problématique s’inscrit également dans un contexte de crise au sein de la filière de collecte et de recyclage textile. Les bornes de collecte Le Relais, qui facilitaient auparavant le dépôt, ont été fermées, augmentant ainsi la pression sur l’association qui doit maintenant gérer un volume de vêtements encore plus élevé.
« Récemment, nous avons dû transporter deux tonnes de linge à Vic-en-Bigorre pour les recycler, » explique Gayrin. C’est un déplacement lourd financièrement, surtout lorsque bon nombre de ces vêtements ne peuvent pas être revendus.
De plus, les articles de bonne qualité sont souvent redirigés vers des plateformes de vente en ligne. « Les vêtements en bon état partent sur des marchés virtuels. Nous, de notre côté, nous recevons souvent des articles fabriqués à l’étranger, souvent en polyester ou plastique, qui ne peuvent être ni vendus ni recyclés, » ajoute-t-il avec regret.
Ventes cruciales pour le soutien alimentaire
Malgré ces défis, la vente de vêtements en bon état demeure essentielle pour la survie financière de l’association, notamment pour financer l’achat de produits alimentaires. « Par exemple, chaque chemise vendue trois euros permet d’acheter deux euros de pâtes, » détaille Gayrin.
Mélanie, une donatrice régulière, souligne l’importance de fournir des vêtements en bon état : « Je donne fréquemment, car je sais que d’autres en ont vraiment besoin. Avant chaque actualisation de mes dons, j’assure que mes vêtements soient lavés et en bon état. Je pense que chacun mérite de porter des vêtements dignes. »
Dans le magasin du Secours populaire à Auch, chaque article est trié et exposé avec soin : shorts kaki, chapeaux de paille, longues jupes noires… Tous les objets ont été rigoureusement sélectionnés pour leur état et leur modernité, avec des promotions en cours : des robes à 1,50 €, et des vêtements à un euro sur des portants spécialement dédiés.
Alors que l’association fait face à des difficultés croissantes, Jean-Claude Gayrin garde espoir de recevoir des dons de qualité, afin que les plus démunis puissent en bénéficier, ce qui s’avère particulièrement crucial à l’approche de la rentrée scolaire.