Le Mouvement du Nid dénonce la position du Rassemblement national sur la réouverture des maisons closes
Lénaig Le Fouillé, porte-parole du Mouvement du Nid, a accusé le Rassemblement national (RN) de relancer « un vieux marronnier » concernant la question de la prostitution, tout en soulignant que « les hommes ne peuvent plus s’accaparer le corps des femmes contre de l’argent », rapporte TopTribune.
Le RN, à travers son député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, prévoit de proposer une loi visant à créer des lieux coopératifs dirigés par des prostituées elles-mêmes, arguant que la pénalisation des clients aurait aggravé la situation des travailleurs du sexe. Cette initiative intervient alors que le débat sur la prostitution en France est relancé, après la fermeture des maisons closes en vertu de la loi Marthe Richard de 1946.
Lénaig Le Fouillé a qualifié la position du RN d' »extrêmement conservatrice », affirmant que « la droite conservatrice a toujours eu une position hygiéniste de contrôle du corps de la femme ». Elle espère que la France adoptera une approche progressiste sur cette question. Le Mouvement du Nid reste opposé à toute forme de légalisation de la prostitution et souligne que « nous vivons dans une société post-MeToo où on a bien compris que les hommes ne peuvent plus s’accaparer le corps des femmes contre de l’argent ».
Elle a également abordé les conditions précaires auxquelles font face beaucoup de personnes dans la prostitution, indiquant que « c’est souvent dans une situation d’extrême précarité que cette mise à disposition du corps se fait ». Malgré les revendications de groupes comme le STRASS, qui militent pour la légalisation et la reconnaissance du travail sexuel comme une profession légale, Le Fouillé insiste sur le fait que « le STRASS représente une minorité de personnes ».
Le Mouvement du Nid a également exprimé son inquiétude face au manque de ressources de l’État pour aider les personnes à sortir de la prostitution. « Aujourd’hui, nous manquons de moyens d’enquête auprès des clients », a souligné Le Fouillé, mettant en lumière la vulnérabilité croissante des jeunes dans ce milieu. « Nous ne voulons pas l’encadrer et nous ne créerons pas de bordels avec des jeunes filles de quatorze ans », a-t-elle ajouté.
Enfin, Lénaig Le Fouillé a invité le député Tanguy à reconsidérer les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, qui stipulent que la question de la prostitution reste une atteinte à la dignité des femmes, soulignant ainsi le caractère délicat et complexe du débat. « Le Rassemblement national relance un vieux marronnier autour de la question de la prostitution », a-t-elle conclu.
