On croyait avoir tout vu. Les taxes absurdes, les fiscalités idéologiques, les coups de menton contre “les riches” : c’était le terrain de jeu de la gauche. Eh bien non : voilà que le Rassemblement national s’y met aussi. À croire qu’en France, on ne peut pas aspirer au pouvoir sans promettre de tondre le mouton qui produit la laine. Le RN, qu’on imaginait capable de parler enfin au monde économique, de comprendre la mécanique de l’entreprise, se met à ressembler à une administration du Trésor en campagne électorale. Un concours Lépine fiscal permanent : taxe sur les holdings, impôt universel, contribution patriotique, pourquoi pas un impôt sur l’oxygène pendant qu’on y est ? Et à la manœuvre, un homme : Jean-Philippe Tanguy. Celui qui, visiblement, rêve d’incarner la “droite du peuple”, mais qui finit par singer la gauche la plus punitive. Le problème, c’est qu’à force de vouloir être populaire, il devient dangereux, rapporte TopTribune.
Le concours Lépine de la bêtise fiscale
Les propositions s’enchaînent sans aucune logique apparente. Une taxe sur les holdings ? Pourquoi pas. Un impôt universel, à la mode de l’impôt mondial inspiré par Zucman ? Encore mieux ! Tout semble acceptable pour donner l’illusion d’“équité”. Cependant, dans la réalité économique, ces gesticulations engendrent des coûts exorbitants. Un article d’Atlantico met en lumière que les partisans de cette fameuse “taxe Zucman” ont déjà déclenché l’un des plus rapides exils de capitaux français de l’histoire. En effet, 13,8 milliards d’euros ont fui vers le Luxembourg pour des placements d’assurance-vie en 2024. Un tel mouvement de capitaux n’avait pas été observé depuis les années 1980. De plus, notaires, fiscalistes et banques privées accueillent régulièrement des clients délocalisant leurs avoirs. Voici le résultat du populisme fiscal : une volonté de taxer les riches qui, dans les faits, détruit le pays.
Un suicide politique ?
En tant que chroniqueur libre, j’observe la scène politique avec un regard global et horrifié : la droite traditionnelle a compromis ses valeurs en ne soutenant pas la censure d’un gouvernement attaquant la réforme des retraites, tandis que macronistes et socialistes se distinguent difficilement. Beaucoup d’entrepreneurs espéraient que le RN ne ferait pas semblant et apporterait un discours de vérité, de courage et de patriotisme économique éclairé. Qu’ont-ils trouvé à la place ? Des slogans de meeting, des taxes à outrance, et un député RN se comportant en Zorro du fisc. Tanguy pense vraisemblablement flatter “la France des oubliés”. En réalité, il insulte “la France qui travaille”, celle qui crée des emplois, paie des charges et investit dans des usines, des PME et des start-ups. Celle qui fait prospérer le pays pendant que les idéologues débattent. Politiquement, c’est une erreur fatale. Le RN ne pourra jamais triompher seul, surtout avec un programme économique d’extrême gauche. L’unique voie envisageable était de séduire une partie de la droite, celle réclamant fermeté tout en préservant la logique économique. Tanguy a donc fermé cette porte.
Le RN : l’ennemi de la réussite
En cherchant à imiter les slogans de La France insoumise, le RN se retrouve à voter côte à côte avec elle. L’article de Contrepoints l’a bien démontré : sur l’impôt universel, RN et LFI ont agi ensemble. Une alliance inattendue entre une gauche égalitariste et une droite identitaire pour frapper ceux qui réussissent. Pourtant, la réalité est implacable : un pays dépourvu de capital, de confiance et d’investissements s’effondre. Ce n’est pas une théorie, mais une nécessité économique. La fuite des capitaux, ce ne sont pas de simples rumeurs : ce sont 13,8 milliards qui s’évaporent. Cela équivaut à une épargne qui ne sera pas réinvestie dans les PME françaises, entraînant des destructions d’emplois et sacrifiant la croissance. Pendant ce temps, Tanguy défile à l’Assemblée, s’imaginant en Colbert.
Le RN avait une occasion unique : devenir le parti du peuple et des entrepreneurs. Devenir le parti du réel, de la souveraineté affirmée et de la prospérité. Cependant, il s’enfonce dans les pires travers français : jalousie, punition et fiscalité punitive. C’est du populisme dans son acception péjorative : celui qui flatte les ressentiments tout en ruinant les solutions. C’est surtout suicidaire. Ni la gauche ni la droite ne désirent un parti qui taxe tout ce qui se présente. Le RN devait incarner la rupture avec le système. À la fin, il devient ce même système : bureaucratique, confiscatoire, et déconnecté. En visant à chasser les “riches”, il risque surtout de chasser les emplois.