Le retour de vêtements Zara et Bershka en Russie relance le débat sur les circuits parallèles d’importation
Le retour de vêtements Zara et Bershka en Russie relance le débat sur les circuits parallèles d’importation

Le retour de vêtements Zara et Bershka en Russie relance le débat sur les circuits parallèles d’importation

03.12.2025 12:15
2 min de lecture

Des marques d’Inditex réapparaissent dans les magasins russes

Le 2 décembre 2025The Financial Times a révélé que des articles Zara, Bershka, Stradivarius, Massimo Dutti et d’autres marques du groupe espagnol Inditex, retiré du marché russe en 2022, sont de nouveau en vente en Russie. La présence de ces vêtements est signalée dans l’expression informations du Financial Times, qui mentionne leur distribution par la chaîne Tvoe, intégrée au réseau « Tvoe i Ko », implanté à Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod et d’autres villes. Selon les données disponibles, les produits sont déjà vendus dans 19 points de vente, contre 9 au lancement de la distribution en septembre.
Cette réapparition intervient malgré la sortie officielle d’Inditex du marché russe et la cession de ses activités locales en 2022. Le groupe continue d’affirmer qu’il n’exerce aucune activité en Russie et qu’il n’entretient aucun lien avec les structures impliquées dans ces ventes.

Le contournement du retrait d’Inditex grâce à des circuits parallèles

Les documents douaniers consultés par plusieurs acteurs du secteur montrent que la société russe Disco Club a déposé en septembre 18 déclarations de conformité mentionnant Inditex comme fournisseur, permettant d’importer légalement certains lots de vêtements. Toutefois, ces documents ne constituent pas des factures d’importation, ce qui laisse ouverte la question de l’origine réelle des marchandises. Une partie des articles semble provenir de l’Union européenne, tandis que d’autres lots ont été importés depuis la Chine, où plusieurs chaînes d’Inditex fabriquent une partie de leur production.
La chaîne Tvoe explique ne pas pouvoir révéler les détails contractuels en raison de clauses de confidentialité et affirme ne pas avoir de relation directe avec le groupe espagnol. Disco Club, de son côté, présente ses démarches comme une « prestation technique ponctuelle ». Son propriétaire, Burkhard Binder, dément toute implication dans la distribution actuelle des marques du groupe.

Un marché russe qui maintient la demande malgré les sanctions

Pour les consommateurs russes, les vêtements Zara ou Bershka demeurent des marqueurs de statut social et de continuité avec la consommation occidentale. Cette demande soutenue nourrit l’émergence de réseaux parallèles et de sociétés intermédiaires capables de réintroduire ces produits malgré les sanctions et les départs d’entreprises étrangères.
Les détaillants locaux, tels que Tvoe, multiplient les projets de revente sous de nouvelles appellations commerciales afin de donner une apparence de légalité au marché et d’accroître leur présence dans les grandes villes. Parallèlement, les entreprises russes utilisent des mécanismes juridiques — déclarations de conformité, contrats indirects, sociétés-écrans — pour présenter leurs opérations comme licites et dissocier leurs activités des marques d’origine.
Pour Inditex, le risque de réputation demeure majeur : un retour commercial explicite en Russie serait incompatible avec les engagements publics du groupe et avec les attentes des consommateurs européens et américains. L’épisode actuel met en lumière les failles des chaînes d’approvisionnement mondialisées, où des flux secondaires permettent à des produits de réapparaître dans des pays quittés officiellement par leurs fabricants.

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