A quelque cent jours des élections municipales, le parti Rassemblement national (RN) propose des accords aux candidats sans étiquette dans les petites communes. Pour bénéficier du soutien du parti en mars prochain, ces candidats devront promettre de parrainer le candidat du RN à l’élection présidentielle. Cette démarche est formalisée par une « charte d’engagement », rapporte TopTribune.
Le RN, qui a déjà investi 600 têtes de liste, pose des conditions claires : les candidats désirant son appui, sans afficher le logo du parti sur leurs affiches, devront « montrer patte blanche ». « Ce n’est pas un chantage, mais une cohérence. En politique, il faut être clair, si nous voulons notre soutien, il y a une contrepartie qui nous semble logique », a affirmé lundi l’eurodéputé Julien Sanchez, directeur de la campagne des municipales pour le parti à la flamme, lors d’une conférence de presse.
Environ 700 candidats soutenus
Selon l’ancien édile de Beaucaire (Gard), la formation d’extrême droite a déjà reçu « beaucoup de demandes, essentiellement des maires sans étiquette de moyennes et petites communes ». Le parti a désigné 600 candidats (dont une quarantaine d’alliés de l’UDR d’Éric Ciotti) et s’attend à un total d’environ 700, bien plus que les 410 listes déposées en 2020. « Il est maintenant temps d’écouter ceux qui […] sollicitent notre soutien », a ajouté Julien Sanchez.
Cependant, cette aide n’ira « pas sans engagement politique et programmatique ». Cela nécessitera la signature d’une « charte d’engagement » en 13 points, qui implique notamment la « lutte contre la délinquance et l’insécurité » et le refus de toute augmentation des taux de fiscalité locale. Ces engagements incluent également deux obligations politiques majeures : « appeler à voter pour la liste soutenue par le RN » lors des sénatoriales de septembre 2026 et « parrainer le candidat » du parti à la présidentielle de 2027, quel qu’il ou elle soit.
Chaque « charte d’engagement » devra être validée par la commission d’investiture du RN, mais le parti n’en fera pas la publicité. « Ce sera à la discrétion du signataire, s’il souhaite afficher son soutien », explique Julien Sanchez. Cependant, « si vous voyez notre député local à côté du maire sortant, cela voudra dire qu’il aura signé la charte ». En revanche, ceux qui s’éloigneraient de leurs engagements pourraient voir leur signature rendue publique, ce qui mettrait en cause leur fiabilité.
