Les enjeux de la poursuite du chantier de l’A69
La poursuite du chantier de l’A69, une autoroute controversée reliant Toulouse à Castres, est au centre d’une audience décisive ce jeudi devant la cour administrative d’appel de Toulouse. Les travaux, qui approchent de leur phase finale, suscitent des inquiétudes parmi les défenseurs de la biodiversité, rapporte TopTribune.
Mardi, le rapporteur public a recommandé l’annulation de la décision du tribunal administratif de Toulouse du 27 février, qui avait ordonné l’arrêt des travaux en considérant que le projet ne répondait pas à une « raison impérative d’intérêt public majeur », justifiant ainsi des atteintes à l’environnement.
Les inquiétudes environnementales soulignées
Le tribunal administratif avait statué contre le projet après avoir pris en compte des recours des opposants, jugeant que l’A69 pourrait avoir des impacts environnementaux significatifs. La cour administrative d’appel rendra sa décision début janvier, et l’État, qui avait fait appel de l’arrêt, a obtenu en mai un « sursis à exécution » permettant la reprise des travaux cet été, malgré un précédent arrêt qui avait duré près de quatre mois.
État d’avancement et contestation des chiffres
Actuellement, près d’un millier de personnes sont impliquées dans le chantier, avec 82 % des terrassements et 95 % des ouvrages d’art terminés, selon le maître d’œuvre Atosca. Cependant, ces chiffres sont contestés par les opposants à l’A69, qui soupçonnent une minimisation des atteintes environnementales.
Le chantier est sur le point d’entrer dans sa phase finale avec l’installation, à partir de janvier, de 500 000 tonnes de revêtement, préparées par deux centrales d’enrobé à chaud récemment mises en place.
Le ministre des Transports défend le projet
Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a exprimé son soutien au projet, soulignant son souhait de mettre en route l’A69 d’ici octobre 2026. Il espère que cette instance d’appel permettra de clarifier la situation et de garantir la continuité des travaux en toute sérénité afin de respecter les délais.
Appels à la vigilance judiciaire
Le collectif « La Voie est libre » (LVEL), principal groupe d’opposition, appelle à un rassemblement devant la cour, insistant sur l’importance d’une décision fondée exclusivement sur le droit. Ce collectif soulève des préoccupations concernant un potentiel conflit d’intérêts, évoquant la participation antérieure de certains magistrats à une audience sur le sursis à exécution.
Rejet de la demande de récusation
La demande de récusation de ces magistrats a été rejetée par la juridiction, qui a assuré que leur maintien n’entachait pas les garanties d’impartialité nécessaires à un jugement juste. En outre, la cour a élargi la composition de la formation de jugement à cinq juges, en raison de la complexité de l’affaire.
Actions judiciaires parallèles enclenchées
D’autre part, LVEL envisage de lancer une autre procédure pénale relative à des dépassements de l’emprise du chantier, dénoncés récemment. Une plainte devrait être déposée en début de semaine avec l’objectif d’initier un référé pénal environnemental, un outil essentiel pour solliciter la suspension supplémentaire du chantier.