Le bras de fer budgétaire s’intensifie à l’Assemblée nationale. A la veille de l’examen des recettes du budget 2026, Boris Vallaud, le patron des députés socialistes, avertit que son groupe pourrait déposer une motion de censure si la majorité présidentielle ne fait pas de gestes concrets en matière de justice fiscale, rapporte TopTribune.
Dans une interview au Parisien, le député des Landes prévient : « Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman, cet impôt minimal et indispensable sur les très hauts patrimoines, s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires, s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite. » Une menace claire adressée aux macronistes, accusés de protéger les ultra-riches au détriment des classes moyennes.
« La justice fiscale n’est pas au rendez-vous »
Les socialistes, dont les voix sont désormais indispensables à la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu, estiment que le compte n’y est pas. La semaine dernière déjà, ils avaient choisi de ne pas censurer l’exécutif, tout en exprimant leurs fortes réserves. La taxe Zucman et le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) ont été rejetés en commission par la majorité, ravivant les tensions à gauche. « La justice fiscale n’est pas au rendez-vous et fait peser sur les classes moyennes et populaires des efforts qui ne sont pas demandés aux milliardaires et aux multinationales », martèle Boris Vallaud.
Même son de cloche du côté de Philippe Brun, rapporteur socialiste du budget. « Les macronistes ont 48 heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder. Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget. » Le vote de cette première phase, prévu dès vendredi dans l’hémicycle, s’annonce donc décisif pour l’avenir du projet de loi de finances et, potentiellement, pour la stabilité du gouvernement.