Le procès de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État attire l'attention sur le Brésil

Le procès de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État attire l’attention sur le Brésil

01.09.2025 07:13
2 min de lecture

Le procès de Jair Bolsonaro et ses implications politiques

Le procès de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro se tiendra entre le 2 et le 12 septembre devant la Cour suprême. Avec sept autres responsables, il est suspecté d’avoir tenté un coup d’État après sa défaite aux élections de 2022. Cependant, les enjeux de ce procès dépassent le seul avenir de l’ex-président, touchant également le futur politique du pays et ses relations avec les États-Unis, rapporte TopTribune.

Bolsonaro est sous surveillance constante, car les autorités brésiliennes craignent qu’il ne s’échappe. Bien qu’il soit assigné à résidence pour avoir violé les restrictions de communication sur les réseaux sociaux, la sécurité a été renforcée, notamment après la découverte d’une demande d’asile auprès du gouvernement argentin sur son téléphone. Les spéculations sur un éventuel refuge dans l’ambassade américaine à Brasilia circulent également. Pour la première fois dans l’histoire du Brésil, des militaires et un ancien chef d’État seront jugés pour une tentative de coup d’État, et le principal suspect ne pourra pas échapper à la justice. Les preuves s’accumulent, rendant sa condamnation quasi inévitable, même parmi ses alliés politiques.

Après avoir tenté de retarder son procès, Jair Bolsonaro aurait envisagé des méthodes plus radicales. Son fils Eduardo a orchestré une campagne de pression depuis les États-Unis pour influencer le gouvernement de Donald Trump en faveur de son père. Cela a conduit à l’ouverture d’une enquête pour obstruction à la justice, la police fédérale demandant l’inculpation de la paire père-fils. Toutefois, l’intervention d’Eduardo semble avoir eu un impact : il a provoqué une élévation des tarifs douaniers et exercé des pressions sur deux juges de la Cour suprême, l’attitude de Trump étant particulièrement sans détour.

« C’est le pire moment entre nos deux pays en deux cents ans de relations bilatérales, et cela pourrait empirer en cas de condamnation », analyse Mauricio Santoro, politologue au centre d’études politico-stratégique de la marine. « Donald Trump continuera sans doute à faire pression pour un gouvernement plus aligné idéologiquement lors de la présidentielle de 2026. C’est un niveau d’ingérence que le Brésil n’a jamais connu. »

Lula profite de la situation politique

En revanche, cette stratégie nuit au clan Bolsonaro sur le plan interne. Les sanctions américaines, atteignant jusqu’à 50 % de droits de douane pour les exportations vers le Brésil, ont des répercussions économiques sur des secteurs souvent dirigés par les électeurs de l’ancien président. « Eduardo Bolsonaro a subi des retours de flamme. Il souhaitait des sanctions contre les juges, mais Trump a été plus loin », poursuit le professeur. La politique agressive des États-Unis a donné à Lula un regain de popularité, affaiblissant une opposition jusqu’alors dominante. Inquiets, les Bolsonaro tentent de maintenir leur influence tout en freinant les projets de Tarcisio Freitas, ancien ministre de Bolsonaro et actuel gouverneur de São Paulo, qui aspire à représenter une version plus modérée du bolsonarisme.

La famille Bolsonaro s’efforce de contrôler la situation. Elle souhaite être exclusivement responsable du choix d’un futur candidat d’opposition pour les élections de 2026 afin d’éviter d’être doublée par d’autres groupes politiques de droite, désireux de se libérer de la tutelle d’un clan en perte de vitesse. Bien qu’une partie des électeurs d’opposition moins radicaux semble s’éloigner, Jair Bolsonaro, bien qu’inéligible, reste une figure incontournable et compte maintenir cette position. C’est son seul espoir de contester sa probable condamnation qui pourrait aller jusqu’à quarante ans de prison.

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