Alain Rousset, président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine, fait l’objet d’une enquête pour « prise illégale d’intérêts » suite à une plainte déposée par l’association anticorruption Anticor, qui l’accuse d’avoir utilisé à tort des fonds publics pour couvrir ses frais juridiques, rapporte TopTribune.
Enquête et accusations
Le parquet de Bordeaux a annoncé le 18 juillet qu’une procédure a été ouverte à la suite de cette plainte, déposée le 20 février 2025. La situation de Rousset est d’autant plus délicate qu’il a déjà été mis en examen pour détournement de fonds publics dans le cadre de sa campagne de 2015. Anticor estime que le président emploie les ressources régionales de manière inappropriée pour ses frais de justice dans des affaires personnelles.
Protection fonctionnelle et abus
En tant que président, Alain Rousset bénéficie d’un système connu sous le nom de « protection fonctionnelle », qui lui permet de faire rembourser certains frais liés à des actions judiciaires prises dans le cadre de ses fonctions. En 2024, des délibérations ont été votées afin de soutenir Rousset dans plusieurs affaires, y compris celles relatives à ses campagnes électorales. Cependant, Anticor conteste la légitimité de cette prise en charge.
Argumentation d’Anticor
Selon l’association, la loi stipule clairement que ce soutien devrait être accordé uniquement en cas de poursuites judiciaires qui sont en lien direct avec des fautes de service commises dans l’exercice de la fonction. Inès Bernard, déléguée générale d’Anticor, souligne : « Utiliser l’argent de la collectivité pour financer des frais d’avocat en raison de détournements lors d’une campagne électorale ne constitue pas une faute de service. » De plus, Anticor remet en question la régularité des votes au sein de la région concernant ce soutien, indiquant que Rousset aurait dû s’abstenir lors des délibérations.
Réaction d’Alain Rousset
En réponse aux accusations, Alain Rousset a émis un communiqué, affirmant que les allégations portées contre lui sont « choquantes » et qu’il les « réfute. » Il insiste sur le fait que la protection fonctionnelle est un « droit » et exprime son incompréhension face à ce qu’il qualifie de harcèlement. « La probité est au cœur de mes responsabilités, et je suis prêt à coopérer pleinement avec le parquet, » a-t-il ajouté.