Sans surprise, l’agence Fitch a dégradé la note de la dette française vendredi, provoquant des réactions politiques immédiates. Le président de la République a notamment été critiqué par Marine Le Pen, adversaire d’Emmanuel Macron au second tour des deux dernières élections présidentielles, qui a affirmé : « Il ne faut pas changer de méthode mais rompre avec le macronisme ». Selon elle, la France « n’a plus de temps à perdre avec des politiciens prisonniers de leur propre lâcheté, qui n’ont rien à proposer d’autre que le matraquage fiscal, le sacrifice des acquis sociaux et les coups de rabot pour éponger leur incurie budgétaire », rapporte TopTribune.
« Des décennies d’errance budgétaire »
Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon a appelé à « en finir avec la Macronie et ses politiques nuisibles pour la France et son peuple ». Le leader de la France Insoumise a attribué la dégradation à l’ex-Premier ministre François Bayrou, affirmant qu’il avait « dévalorisé la France » avec ses discours alarmistes sur l’état des finances publiques et les dangers que l’endettement pose pour l’avenir du pays.
Bruno Retailleau, ministre sortant, a réagi en déclarant que « la dégradation de la note de la France vient sanctionner non seulement l’instabilité chronique voulue par les ingénieurs du chaos mais aussi des décennies d’errance budgétaire et de politiques social-étatistes ». Il a ajouté qu’« il est plus que temps de redresser la barre », critiquant les propositions des socialistes qu’il juge aggravantes alors que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu espère un accord avec le PS pour faire passer le budget 2026 à l’Assemblée nationale, où il ne dispose pas de majorité.
L’agence Fitch a abaissé vendredi soir la note de la France de AA- à A+, en raison de l’instabilité gouvernementale et des incertitudes sur les politiques budgétaires.
Une instabilité qui « affaiblit » la France
L’ancien Premier ministre François Bayrou, renversé lundi lors d’un vote de confiance sur les finances publiques, a souligné vendredi soir une responsabilité collective. « Un pays que ses »élites » conduisent à refuser la vérité est condamné à en payer le prix », a-t-il publié sur X. L’agence de notation a justifié sa décision par « la chute du gouvernement lors d’un vote de confiance », illustrant ainsi la fragmentation et la polarisation croissante de la politique française.
Fitch estime que « cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur », jugeant improbable de ramener le déficit public sous 3 % du PIB en 2029, comme l’ambitionnait le gouvernement sortant.
