Le Parti socialiste réclame Matignon en pleine incertitude politique
Lors des universités d’été du Parti socialiste (PS) à Blois, le premier secrétaire, Olivier Faure, a exprimé la volonté de son parti d’assumer les responsabilités gouvernementales, à l’approche d’un vote de confiance critique pour François Bayrou prévu le 8 septembre. « Nous sommes volontaires pour être les suivants », a-t-il déclaré, appelant à un engagement face à la situation politique tendue, rapporte TopTribune.
Faure a proposé une collaboration avec Emmanuel Macron, en déclarant : « Nous sommes prêts à [se] mettre au boulot pour redresser notre pays […] ». Il a souligné que, malgré l’absence de majorité, la gauche devait se positionner pour gouverner avec un nouvel esprit de compromis, en s’engageant à ne pas utiliser l’article 49.3, afin de favoriser des discussions sur chaque texte de loi.
Le leader du PS a également évoqué l’échec précédent de Michel Barnier et la potentielle faillite de Bayrou, soutenant que la gauche devait maintenant prendre les rênes. « Par leurs votes, les Français nous ont mis dans l’obligation de dialoguer », a-t-il averti. Toutefois, la nécessité d’une union au sein de la gauche se heurte à des réticences, notamment envers La France insoumise (LFI), jugée trop clivante. Les socialistes espèrent un soutien de LFI sans participation gouvernementale, comme proposé par Jean-Luc Mélenchon l’été dernier.
Cependant, cette demande de Faure suscite des débats au sein des militants du PS. Certains, comme Léo, 25 ans, croient en la possibilité de former un gouvernement minoritaire, arguant que « cela ne poserait pas de problème si c’est la gauche qui est un gouvernement minoritaire alors que ça ne pose pas de problème à Emmanuel Macron aujourd’hui ». D’autres membres du parti expriment des préoccupations plus sceptiques, estimant que gouverner sans majorité serait risqué. Un élu a reconnu : « Je suis sceptique. Pas sûr que l’on puisse exercer convenablement nos responsabilités ».
La situation actuelle du PS et les réactions des militants illustrent des opinions divergentes sur la capacité de la gauche à prendre le pouvoir dans un contexte aussi incertain. Les perspectives d’un éventuel gouvernement de gauche s’annoncent compliquées, dans une Assemblée nationale déjà fracturée.
