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L’Elysée a dévoilé dimanche soir la liste des 34 ministres composant l’équipe gouvernementale, une semaine après le crash du premier gouvernement, rapporte TopTribune.
Après Lecornu I, place à Lecornu II. Une semaine après l’annonce de son premier gouvernement, dont la composition avait provoqué une crise politique majeure et la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, reconduit vendredi soir à Matignon par Emmanuel Macron, a dévoilé, dimanche 12 octobre dans la soirée, la liste des 34 ministres qui vont l’épauler dans sa lourde tâche de chef du gouvernement.
« Le Premier ministre a proposé un mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires », a fait savoir son entourage, assurant que l’ancien maire de Vernon (Eure) voulait « faire émerger de nouveaux visages ». De même source, on vante un renouvellement du gouvernement aux deux tiers.
« Je remercie les femmes et les hommes qui s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans », a salué sur X Sébastien Lecornu. Les passations de pouvoir, que Matignon souhaite « sans presse, sans discours, sans invitations extérieures », doivent avoir lieu lundi, tandis que le premier Conseil des ministres est prévu mardi, a fait savoir l’Elysée.
La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a d’ores et déjà annoncé le dépôt dès lundi d’une motion de censure. La patronne des députés La France insoumise, Mathilde Panot, a de nouveau promis de censurer le gouvernement, tandis que le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, se sont contentés d’une réaction laconique, se refusant à commenter ce casting. Voici ce qu’il faut en retenir.
L’arrivée de plusieurs profils techniques à des postes clés
« Le gouvernement technique répond à la demande de renouvellement des visages, a l’avantage de la neutralité pour mener les négociations et d’être opérationnel rapidement étant donné les délais, notamment pour le budget », analysait un cadre de Renaissance, plus tôt dans la journée de dimanche. C’est désormais chose faite, avec l’arrivée de plusieurs profils dits techniques.
Laurent Nuñez, actuel préfet de police de Paris, succède à Bruno Retailleau en devenant ministre de l’Intérieur. « Il connaît la maison », glissait un ancien conseiller du pouvoir. Il a, en effet, été le coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, mais aussi secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. « Il a déjà une expérience parlementaire grâce à son passage à Beauvau », assure l’un de ses proches. « C’est un pur produit de la méritocratie républicaine. Issu d’un milieu populaire, il a gravi les échelons de la préfectorale par son travail et son investissement. »
Autre profil, celui de Jean-Pierre Farandou, ancien président du transporteur Keolis, puis président de la SNCF, nommé comme ministre du Travail et des Solidarités. « C’est délirant », s’étonne une source de chez Renaissance. « Il a tout lâché aux syndicats de la SNCF après la réforme des retraites et laissera une boîte financièrement exsangue ». « Un homme qui a méprisé les syndicats, débauché des cadres pour briser les grèves », s’est également agacé le député LFI et ancien cheminot Thomas Portes, sur X.
Monique Barbut, ancienne présidente du WWF-France, mais aussi envoyée spéciale auprès du président de la République pour la préparation du « One Planet Summit » sur la biodiversité, est nommée ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature. Serge Papin, du groupement coopératif Système U, devient ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat, tandis qu’Edouard Geffray, haut fonctionnaire et actuel directeur général de l’enseignement scolaire, est nommé ministre de l’Éducation nationale, en remplacement d’Elisabeth Borne. « C’est le meilleur », confie un ancien conseiller de Gabriel Attal.
Des personnalités LR, malgré les consignes de non-participation du parti
Ils n’ont pas respecté la ligne fixée dans la douleur et la division par leur parti, en choisissant de rejoindre quand même le gouvernement. Samedi, Les Républicains ont acté, lors d’un bureau politique houleux, qu’ils ne participeraient pas au prochain gouvernement, estimant que « la confiance et les conditions » n’étaient pas réunies pour rejoindre la coalition gouvernementale. « On n’est pas à l’abri que certains y aillent », craignait alors un sénateur. Ils sont six à avoir fait le choix de rester ou de rentrer au gouvernement.
Annie Genevard est ainsi maintenue comme ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, tout comme Philippe Tabarot aux Transports, ou la médiatique Rachida Dati à la Culture. Selon une source de l’exécutif, celle qui ambitionne de prendre la mairie de Paris « devra quitter le gouvernement pour la campagne officielle des élections municipales ». D’autres députés LR font leur entrée, à l’instar de Vincent Jeanbrun comme ministre de la Ville et du Logement, de Sébastien Martin, ministre chargé de l’Industrie, ou de Nicolas Forissier, en tant que chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.
La sanction est tombée. « Les membres LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains », affirme le parti, précisant que ses instances dirigeantes se réuniront « dans les tout prochains jours pour statuer de manière définitive ». « Le bureau politique en décidera, mais ils sont exclus des instances », appuie encore l’entourage de Bruno Retailleau.
Le maintien en poste ou le retour de plusieurs personnalités du bloc central
Dès l’annonce de la reconduction de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, son entourage avait fait savoir que « ceux qui veulent gouverner doivent se déconnecter de l’élection présidentielle ou de certains problèmes partisans », et ce afin de « ne pas reproduire les mêmes erreurs ». Cette promesse excluait a priori le médiatique ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, dont l’ambition pour 2027 n’est un secret pour personne. Mais le voilà tout de même maintenu en poste. « Sans renier aucune de mes convictions, je me mets donc en congé de toute activité partisane », a-t-il annoncé dans un message sur X. « L’élection présidentielle n’est pas l’enjeu du moment. Il ne s’est d’ailleurs jamais déclaré candidat, il a uniquement fait savoir qu’il comptait défendre sa ligne d’une manière ou d’une autre, sans rien exclure », a immédiatement communiqué son entourage.
Autre poids lourd qui reste à son poste : Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, étiqueté au MoDem, et qui a la confiance du président en ces temps troublés à l’international. Roland Lescure, autre proche du chef de l’Etat, est lui maintenu comme ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, fonction qu’il a occupée au sein de l’éphémère premier gouvernement Lecornu. Amélie de Montchalin, autre figure de la macronie, conserve également le portefeuille très sensible du Budget. Aurore Bergé est toujours ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Marina Ferrari, députée du MoDem, est, elle aussi, maintenue comme ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Naïma Moutchou, qui avait un autre portefeuille dans le gouvernement Lecornu I, obtient le ministère des Outre-mer. Cette ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale appartient pourtant à Horizons, le parti d’Edouard Philippe, qui « soutient le gouvernement, mais sans participation », faisait valoir un haut cadre du parti avant l’annonce. Aucun ministre n’est nommé « à titre