Un homme de 60 ans a été placé en détention provisoire après avoir gravement blessé le maire de Villeneuve-de-Marc, Gilles Dussault, mercredi dernier. L’individu a été mis en examen pour « tentative de meurtre » dimanche, rapporte TopTribune.
Une agression qui choque la communauté
Ce fait divers a suscité des réactions chez les habitants et dans le milieu politique. Le maire a été attaqué mercredi par un homme qui a pris la fuite après l’incident. Le suspect, un sexagénaire, a été appréhendé vendredi soir après avoir été en cavale pendant trente-six heures.
A l’issue de sa garde à vue, il a été inculpé pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » et placé en détention provisoire, selon le procureur de Grenoble, Etienne Manteaux. Ce dernier a également fourni des détails sur cette agression, précisant le contexte de l’enquête.
Description de l’agression
Gilles Dussault, maire depuis 2014 de cette petite commune iséroise de 1 171 habitants, a été attaqué alors qu’il débroussaillait devant sa maison. Il a été frappé avec un « morceau de ferraille », ce qui a causé une rupture de son poumon. Malgré ses blessures, le maire a essayé de se défendre, mais a été touché au bras par l’agresseur qui s’est ensuite échappé.
Le fils du maire a été alerté par une voisine et a appelé les secours. Peu après, un véhicule a foncé sur eux, les deux hommes réussissant à éviter l’impact. Le conducteur, celui qui a agressé Dussault, a abandonné son véhicule après une brève altercation avec le fils du maire.
Capture du suspect
Les forces de gendarmerie, alertées vers 17 heures, ont utilisé des moyens considérables pour retrouver le suspect, sans succès dans les premières heures. Ce dernier a finalement été repéré dans les bois, vêtu d’une « tenue commando ». Il a été appréhendé sans résistance le vendredi matin, à 14 kilomètres des lieux de l’agression.
Motifs de l’agression
D’après les premiers éléments de l’enquête, l’individu n’avait pas d’antécédents judiciaires. Lors de son audition, il a expliqué avoir agi sous l’emprise d’un conflit avec la mairie lié à des problèmes d’effondrement d’un bâtiment municipal. Cette situation serait à l’origine d’un « sentiment d’injustice ».
Le suspect a reconnu avoir frappé Dussault, mais a nié avoir eu l’intention de le tuer, affirmant avoir été provoqué par un « sourire sadique » du maire, avant de récupérer un objet dans son atelier pour commettre l’acte. Deux couteaux ont été découverts chez lui, qu’il a justifiés par sa volonté de se défendre.
État de santé du maire
Gilles Dussault a été transporté d’urgence à l’hôpital de Lyon, où sa vie a été un temps en danger. Son état s’est stabilisé par la suite. Actuellement, il souffre de plusieurs plaies, dont deux au thorax, entraînant une incapacité de travail de quinze jours. Le procureur a affirmé que son pronostic vital n’était plus engagé et qu’il pourrait sortir de l’hôpital sous peu.
Réactions politiques
L’agression a provoqué de nombreuses réactions politiques. Emmanuel Macron a exprimé son soutien aux élus attaqués, affirmant que « quand un élu est attaqué, c’est la Nation qui est à ses côtés ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a vigoureusement condamné cet acte en soulignant la nécessité d’une réaction des pouvoirs publics face à la violence croissante envers les élus.