Le gouverneur de la Banque de France appelle les décideurs à parvenir à des compromis pour résoudre le problème du déficit.

Le gouverneur de la Banque de France appelle les décideurs à parvenir à des compromis pour résoudre le problème du déficit.

10.10.2025 16:04
3 min de lecture

Le 10 octobre 2025, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a exprimé des préoccupations majeures concernant la dérive du déficit français lors d’une intervention sur RTL. Dans un discours ferme, il a déclaré : « Moi, je suis comme tous les Français, j’aime notre pays et j’en ai vraiment assez de ce gâchis politique », rapporte TopTribune.

Un appel du gouverneur à la responsabilité collective

François Villeroy de Galhau a critiqué le contexte politique actuel qu’il perçoit comme entravant les initiatives économiques. Selon des informations relayées par BFMTV, il déplore les nombreux obstacles parlementaires et les conflits partisans qui selon lui freinent l’instauration d’une politique budgétaire viable. « Il y a des solutions budgétaires », a-t-il affirmé, soulignant que « l’effort doit d’abord se concentrer sur les dépenses pour les stabiliser ». Par cette déclaration, il vise à injecter du pragmatisme dans un débat souvent dominé par des postures et des préoccupations à court terme.

Reconnu pour son approche modérée, l’ancien directeur général du Trésor n’a pas caché son irritation face à ce qu’il décrit comme un « gâchis politique ». Il encourage les partis à « faire des compromis et des coalitions » afin de redresser les finances publiques. Pour lui, la France ne peut plus se permettre de négliger la discipline budgétaire : « Des impôts ciblés et exceptionnels pourraient être envisagés », a-t-il précisé, insistant sur la nécessité d’une stratégie équilibrée où l’effort doit d’abord être structurel avant de se traduire par des charges fiscales.

Le gâchis budgétaire français sous la loupe du gouverneur

Le gouverneur a également précisé les cibles de redressement : il propose de limiter le déficit à 4,8 % du PIB d’ici 2026, comparativement à 5,4 % en 2025, ce qui implique une réduction d’au moins 0,6 point dès la première année. L’objectif à long terme demeure ambitieux, avec un but fixé à 3 % du PIB d’ici 2029, en concordance avec les engagements européens en matière de stabilité financière.

Pour donner plus de poids à ces chiffres, la Banque de France a révélé une prévision de croissance de 0,3 % pour le troisième trimestre, un taux insuffisant pour faire face au déficit actuel. En 2023, les dépenses publiques de la France représentaient 57 % de son PIB, en contraste avec 47,7 % en moyenne dans la zone euro — un différentiel de 9,3 points, soit environ 260 milliards d’euros, d’après une interview publiée dans le Figaro. Cette disparité, observée depuis plus de dix ans, démontre, selon le gouverneur, la source du « gâchis » : une accumulation de dépenses rigides et de réformes repoussées. Il avertit également que si cette tendance se poursuit, « le coût de la dette pourrait dépasser le budget de l’Éducation nationale ».

Compromis politiques et discipline budgétaire : le gouverneur plaide pour une méthode

Au-delà des considérations chiffrées, le gouverneur appelle à repenser les méthodes. Son intervention du 10 octobre s’inscrit dans une continuité avec ses déclarations antérieures. En juin 2025, il avait déjà affirmé que la France devait « stabiliser ses dépenses publiques » et garantir que « l’effort de redressement soit juste et partagé, en commençant par les plus riches ». Cette insistance sur l’équité sociale vise à rendre la discipline budgétaire politiquement acceptable, souvent perçue comme pénalisante.

François Villeroy de Galhau estime que la crise actuelle pourrait inciter l’Europe à prendre en main son destin économique. Pour cela, la France doit montrer l’exemple et prouver qu’elle peut instaurer la confiance de ses partenaires en agissant sur ses marges budgétaires. Il précise que la réduction du déficit ne doit pas être un simple exercice de comptabilité, mais un signal de responsabilité politique.

Enfin, il a mis fin aux rumeurs concernant son éventuel départ de la Banque de France, affirmant vouloir « rester à son poste de gouverneur », rapportent des sources de BFMTV, rappelant que sa mission est avant tout économique, sans intention partisane. Ce refus d’entrer dans le débat politique renforce la dimension institutionnelle de son message : la Banque de France se positionne comme un acteur de stabilité, consciente de la gravité de la situation budgétaire.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER