Un lundi de Pâques et un 8 mai pourraient bientôt disparaître en tant que jours fériés. Le gouvernement français a annoncé son intention de réaliser un rendement de 4,2 milliards d’euros dès 2026 en supprimant ces deux jours fériés, ce qui incite désormais les partenaires sociaux à se prononcer sur leur disposition à engager des négociations d’ici le 1er septembre, rapporte TopTribune. Le Premier ministre François Bayrou avait déjà évoqué cette mesure en juillet pour réduire les dépenses publiques.
Dans un document d’orientation que l’AFP a pu consulter, le gouvernement annonce une suppression du caractère férié du lundi de Pâques et du 8 mai, touchant tant les salariés du secteur public que privé. Les modalités de cette suppression sont encore à discuter, selon le texte, bien que les salariés mensualisés ne perçoivent pas d’indemnité supplémentaire pour ces jours de travail additionnels. En outre, les employeurs du secteur privé devront participer par le biais d’une contribution dédiée au budget de l’État.
Augmenter le volume de travail, produire davantage
Les discussions sont ouvertes jusqu’au 1er septembre, avec pour objectif d’aboutir à un accord d’ici la fin de septembre. Cette proposition devrait permettre d’augmenter le volume de travail tout en renforçant la compétitivité de la France. Cependant, il est crucial de déterminer comment les entreprises pourront ajuster leur organisation des deux journées de travail supplémentaire, notamment pour les employés qui travaillent déjà ces jours-là.
Le texte prévoit également des aménagements pour certaines zones comme l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon, où des spécificités pourraient être mises en place en raison de l’application de lois particulières. Le gouvernement insiste sur l’importance de préserver le rendement de cette mesure tout en discutant des jours fériés à supprimer.
Une remise en cause des acquis sociaux
Les syndicats expriment leur ferme opposition à cette initiative, la considérant comme une menace à plus de 70 ans de luttes pour les droits sociaux. Ils voient dans cette proposition une volonté flagrante de revenir sur des avancées significatives en matière de droits des travailleurs. La synergie entre le Code du travail et les négociations est mise en avant comme essentielle pour maintenir un équilibre social, une vision inversée par la suppression de deux jours fériés.
Le document d’orientation a été envoyé aux syndicats, simultanément à une lettre concernant des réformes pour économiser entre 2 et 2,5 milliards d’euros par an entre 2026 et 2029, ce qui ne manque pas de soulever des préoccupations parmi les organisations de travailleurs. Le secrétaire national de la CFDT, Olivier Guivarc’h, a déclaré qu’il n’existait aucune justification pour demander la renégociation des conditions convenues relativement récemment et a fait savoir que la décision de participer aux négociations serait prise collectivement dans le courant de septembre.