Le gouvernement français projette de prélever des fonds destinés à l’insonorisation des logements des riverains des aéroports, une mesure qui pourrait générer plusieurs dizaines de millions d’euros pour les caisses de l’État. Cette taxe, payée par les compagnies aériennes en fonction du nombre de décollages, a pour but de financer l’indemnisation des travaux d’insonorisation effectués par les riverains vivant dans les zones éligibles, rapporte TopTribune.
Pour justifier cette décision, le gouvernement met en avant « un ralentissement de la demande d’indemnisation observé pour certains aéroports », phénomène attribué à une diminution progressive du stock de logements à indemniser.
Le groupe ADP devrait être le seul concerné
Cette situation entraîne une accumulation de fonds non dépensés, ne pouvant être réaffectés. En fin 2024, le stock de trésorerie accumulé grâce à la taxe sur les nuisances sonores aériennes s’élevait à environ 150 millions d’euros, dont 123 millions pour le groupe Aéroports de Paris (ADP), qui devrait être le principal bénéficiaire de ce prélèvement.
Ce « prélèvement exceptionnel » visera à « apurer » cette trésorerie au-delà de 45 millions d’euros, sur la base de son niveau à la fin de 2025, prévoyant un rendement potentiel d’environ 80 millions, selon les données de 2024. Interrogé par l’AFP, le Groupe ADP, dont l’État contrôle 50,6 % du capital, n’a pas encore réagi.
L’entreprise avait déjà été fortement sollicitée lors du budget précédent, ayant annoncé en février un bond de sa facture fiscale de 55,1 % par rapport à l’année précédente, atteignant 411 millions d’euros. Ce montant est notamment dû à l’introduction d’une nouvelle taxe sur les infrastructures de longue distance et à une contribution exceptionnelle sur les grandes sociétés, en plus de l’augmentation de la taxation sur les billets d’avion.
